Dans cette section, vous pouvez copier l'image (clic droit, enregistrez sous) ainsi que le texte à votre convenance à condition de bien mentionner le nom de l'auteur (Jonathan Zaccaria, sauf mention contraire) et le site web : www.jonathan-zaccaria.com/Exposition_Grand_Nord_Grand_Sud
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Église orthodoxe de la station russe Bellingshausen. Ile du Roi-George, Antarctique.
Quelle curieuse construction ! Là où les hommes vivent, leurs us et coutumes les suivent : voici donc une église orthodoxe sur le sol antarctique. Datant du début des années 2000, ce bâtiment à l'ossature en bois a été édifié à l'initiative du personnel technico-scientifique de la station russe Bellingshausen, laquelle se situe à une centaine de mètres de là.
Chose curieuse, il y a même un prêtre venant y célébrer des messes ! Sans doute le seul prêtre de tout l'Antarctique !
Selon le Traité sur l'Antarctique, la construction d'un bâtiment dans cette zone doit justifier d'un intérêt scientifique, et être approuvée par le gouvernement du pays à l'initiative du projet.
Une église... Est-ce une station scientifique ? Ou ne serait-ce pas là le signe d'une revendication et d'une présence territoriale pour le gouvernement russe ?
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Manchot papou retournant ses œufs, Ile Cuverville, Antarctique.
On voit très nettement la poche incubatrice de ce manchot papou appartenant à une colonie établie sur l'île de Cuverville, à l'est de la péninsule antarctique. Avec deux œufs en moyenne par couvée, ce sont les mâles qui vont couver en premier, comme chez beaucoup d'oiseaux (n'oubliez pas que les manchots sont des oiseaux). En effet, la femelle, qui a passé son temps à fabriquer l’œuf et à pondre, aura besoin de reprendre des forces en allant pêcher quelques jours en mer. Voilà pourquoi le mâle prend tout de suite en charge les œufs pondus.
La poche incubatrice se présente comme une zone dépourvue de plumes sous l'abdomen. Très fortement irriguée en sang par une forte vascularisation, elle permet d'assurer la température dont les œufs ont besoin pour se développer. C'est de là que vient cette couleur rosée. Les œufs sont directement au contact de la peau, ce qui permet un échange de chaleur optimal.
Lorsque le manchot retourne à la mer, il serre ses pattes, et la poche incubatrice se recouvre des plumes qui sont de part et d'autre de la poche, formant ainsi une «parka» isolante et imperméable, ce qui permet à l'oiseau de ne pas perdre sa chaleur au contact de l'eau. En effet, son plumage est parfaitement étanche. Sans quoi, il mourrait de froid.
Régulièrement, les manchots retournent leurs œufs pour les couver et les chauffer de manière uniforme, à la manière des poules de nos basses-cours. C'est à cette occasion que l'on peut apercevoir leur poche incubatrice et contrôler le nombre d’œufs qu'ils couvent.
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Réserve mondiale de semences. Longyearbyen, archipel du Svalbard, région arctique.
On peut lire «Svalbard, Global Seed Vault» sur ce mur en béton qui pénètre à l'intérieur de la colline. C'est en réalité une porte située à quelques encablures de l'aéroport de Longyearbyen, sur l'île du Spitzberg en Norvège. Cette porte, dont l'accès est interdit au public, mène vers «la réserve mondiale de semences», sensée renfermer des semences de plantes du monde entier, dans le but de les préserver de la disparition. Cette montagne sert de réfrigérateur naturel grâce au «permafrost», ou «pergélisol» en français (sol gelé en permanence dans la région arctique).
Une belle idée a priori. Mais si l'on regarde d'un peu plus près, cette banque mondiale de semences est en partie co-financée par la fondation Rockefeller, le célèbre Monsanto (le géant de l'agroalimentaire américain très controversé pour vouloir breveter le vivant) et enfin, le fondateur de Microsoft, le richissime Bill Gates.
Posons-nous la question : si notre tomate préférée disparaît, devrons-nous payer des royalties à celui qui a pris l'initiative de déposer ces semences dans cette banque mondiale ?
Autre question : si l'on plante, 200 ans plus tard, une semence qui n'a pas évolué dans un sol qui, lui, a forcément continué à évoluer, est-on sûr qu'elle pourra pousser et produire une plante de la même qualité ? La théorie de l'évolution nous enseigne que chaque descendance est naturellement sélectionnée pour être toujours en adéquation avec son environnement. Ne faut-il donc pas mieux encourager les paysans à produire les semences qu'ils veulent ?
La frontière entre œuvrer pour le bien de l'humanité et l'esclavage des paysans est subtile. Quelle est votre opinion ?
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Glacier de la Baie du Paradis, péninsule antarctique.
D'où viennent les grottes dans les glaciers ? En réalité, chaque imperfection, bosse et creux, dans le relief de la roche sur laquelle le glacier glisse au ralenti, provoque des déformations dans la glace. Un peu comme un tourbillon se crée dans un torrent là où il y a un pierrier. Comme la glace est un matériau relativement rigide, cette déformation apparaît sur plusieurs centaines de mètres après l'obstacle. C'est ainsi qu'au niveau du front du glacier (cette falaise que l'on voit à l'image, la fin du glacier en somme), on retrouve ces déformations, tout simplement.
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Brash. Crique Cierva, Antarctique.
Le «brash», tel est son nom. Il faut voir ça comme de la glace pilée. Cette glace provient essentiellement d'icebergs qui se sont désintégrés (à cause du vent, des vagues, ou lors d'un retournement) ou de débris d'un glacier lors d'un vêlage.
Le brash est donc composé en partie de blocs de glace d'eau douce, pure et millénaire. Les morceaux que nous voyons indiquent qu'un glacier a vêlé ou qu'un iceberg a bougé récemment, c'est-à-dire il y a quelques heures, voire la veille. Ensuite, ces débris vont dériver avec les courants marins et les vents (si nous sommes en été), puis fondre au large. A l'approche de l'hiver, ces morceaux de glace seront emprisonnés dans la mer qui gèlera, et seront relâchés au dégel à l'été suivant, 8 à 9 mois plus tard. On trouve bien sûr du brash aux deux pôles, aussi bien en région arctique qu'en Antarctique.
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Nageoire caudale de baleine à bosse. Détroit de Gerlache, Antarctique.
Qui n'a jamais rêvé de voir ça de ses propres yeux ? Un rêve d'enfant accompli ! Le signe caractéristique de la baleine à bosse : sa queue (ou nageoire caudale) qui sort de l'eau, signifie qu'elle se courbe pour plonger pendant quelques minutes à la recherche de nourriture. Il y a deux photos type que l'on peut prendre : celle où l'on voit le dos de la nageoire, avec l'eau qui ruisselle, et puis celle-ci, plus didactique. En effet, les figures dessinées sous la nageoire sont propres à chaque individu. C'est leur «empreinte digitale».
On distingue des signes comme les motifs blancs et noirs au-dessous de la queue, la forme particulière de sa bordure, des cicatrices diverses (dues au contact de blocs de glace par exemple, ou bien à des morsures d'orques), et ces motifs jaunes qui sont de petites algues qui poussent sur la peau de l'animal.
Les photos alimentent d’ailleurs des banques de données dont se servent les scientifiques étudiant les baleines. Cela leur permet d’ identifier les animaux et de suivre leur parcours.
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Base A. Port Lockroy, Ile Goudier, Antarctique.
Aujourd'hui, c'est le seul et unique musée de tout l'Antarctique. La «base A» est en fait une ancienne station de recherche britannique des années 50, construite par le British Antarctic Survey (l'Institut Polaire Britannique). Appelée plus couramment du nom du lieu, «Port Lockroy», située sur la minuscule île Goudier, aux abords de l'île Wiencke, cette base a été construite en bois, matériau le plus isolant à l'époque, et facilement transportable, avec lequel on peut fabriquer tout et n'importe quoi. Elle aurait été dans un bien piètre état si une association britannique, l'UKAHT, n'avait pris en charge sa conservation. Aujourd'hui, ils envoient 4 personnes passer l'été austral dans cet édifice transformé en musée.
Pourquoi ? Pour accueillir les 15.000 touristes qui s'y rendent de novembre à février lors de croisières polaires organisées. En moyenne, deux visites par jour : une le matin, l'autre l'après-midi. Les revenus des ventes d'articles de souvenir servent à payer le maigre salaire des 4 volontaires (1.200 £ par mois environ), à restaurer cette base, ainsi qu'une petite dizaine de vieilles stations et cabanes des années 50 réparties autour du continent antarctique et qui font partie du patrimoine britannique.
Mais ces opérations de conservation du patrimoine polaire de la Couronne sont un prétexte : en maintenant dans cet endroit du monde une présence régulière, le gouvernement britannique revendique une certaine territorialité.
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L'Arctique : définition.
Pas un pays, ni un océan, encore moins un continent. Mais qu'est-ce donc ?
Une région, une zone de l'hémisphère nord de notre planète, pour laquelle on peut proposer plusieurs définitions.
L'une est géographique : c'est tout ce qui est au-delà du cercle polaire, situé à 2.600 km du pôle géographique nord, à 66° de latitude nord.
L'autre est météorologique et biologique : c'est tout ce qui se trouve là où les températures, au plus chaud de l'année, ne dépassent pas +10°C (voir la ligne rouge sur l'image de gauche). Les grands conifères ne peuvent donc plus pousser (c'est la taïga) ; seules quelques mousses et basses herbes survivent (c'est la toundra). On y trouve donc des écosystèmes particuliers avec ours, renards, loups, bernaches, morses, rennes, bœufs musqués, pingouins, etc., mais pas de manchots.
Enfin, une partie du sol est gelée toute l'année, c'est le permafrost ou pergélisol (en français).
À gauche, on observe sur la carte uniquement les terres, avec l'océan arctique au centre, dépourvu de glace. C'est ce que les climatologues prévoient pour la fin du siècle, voire plus tôt. À droite, on observe la présence de la banquise : la mer gelée dont la superficie varie naturellement en fonction des saisons.
L'Arctique comprend donc un océan entouré de terres : l'Alaska (Etats-Unis), le Canada, le Groenland (Danemark), l'Islande, le nord de l'Europe et la Russie.
Sa surface fait 3 fois l'Australie, soit 21 millions de km2.
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Solstice d'été en Antarctique à 75° de latitude sud.
Le cercle polaire est une ligne imaginaire qui suit la latitude 66°, nord ou sud. Ce phénomène est dû à l'inclinaison de l'axe de rotation de la Terre sur son orbite autour du soleil.
Cette ligne matérialise la limite au-delà de laquelle le soleil ne se couche pas pendant le solstice d'été (21 juin en Arctique et 21 décembre en Antarctique) et ne se lève pas pendant le solstice d'hiver (21 juin en Antarctique et 21 décembre en Arctique).
C'est ce qu'on appelle le jour polaire, ou la nuit polaire, selon le cas. Elle peut durer de un jour, lorsqu'on est juste sur le cercle polaire, jusqu'à 6 mois de jour et 6 mois de nuit, lorsqu'on est au pôle géographique nord ou sud.
Cette succession de photos a été prise en Antarctique à 75° de latitude sud le 21 décembre, jour du solstice d'été, entre 10h du soir à droite et 2h du matin à gauche. A cette latitude, le jour polaire dure trois mois. Ensuite, la course du soleil étant chaque jour plus basse, l'astre ne commence à toucher l'horizon que fin février-début mars. On a alors la première «nuit» qui ne durera au début que quelques minutes, avant que le cycle ne s'inverse et qu'on atteigne 3 mois de nuit polaire en hiver.
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Parhélie, Antarctique.
Ce halo, photographié en Antarctique, s'appelle une parhélie (étymologiquement : autour du soleil).
Ceci est un phénomène météorologique typique des milieux froids : régions polaires, bien entendu, mais aussi montagneuses.
Ceci apparaît lorsque le ciel est chargé de fines particules de glace. Chaque petit cristal de glace va réfracter la lumière, c'est-à-dire que les rayons lumineux en provenance du soleil vont traverser les cristaux transparents tout en étant déviés : même exemple avec le bâton qu'on met dans l'eau et dont on a l'impression qu'il est brisé. Des figures géométriques lumineuses vont se former alors, la plus commune étant celle d'un cercle de 22° autour du soleil.
Suivant la forme des particules de glace, on peut trouver un pilier à la base du soleil, lorsqu'il est bas sur l'horizon, ou 4 points autour de celui-ci (en haut, en bas, à gauche et à droite) ou encore un deuxième halo de circonférence plus grande autour de l'astre solaire.
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Manchot adélie, détroit de l'Antarctique.
Il existe 18 espèces de manchots. Ils vivent tous exclusivement dans l'hémisphère sud et ne volent pas. Si leur démarche cocasse et maladroite nous fait rire, leurs ailerons, durs et fins, leur corps taillé comme une torpille, en font de très bons nageurs qui filent à toute allure pour attraper leur proie.
On les trouve bien sûr dans les eaux antarctiques, comme le célèbre Manchot empereur, le plus grand de la famille, mais ils sont présents jusque dans les eaux chaudes de l'équateur, comme le manchot des Galapagos. D'autres, comme le plus petit représentant de la famille, le manchot bleu, vivent en Australie.
Surprenant, non ? «Manchot» n'est donc pas synonyme de froid et de glace.
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Guillemot de Brünnich en plein vol, de la famille des alcidés, autrement dit des pingouins. Région arctique.
La confusion entre pingouin et manchot vient des langues étrangères et des erreurs de traduction : manchot se dit en anglais «penguin», en allemand «pinguin», en italien «pinguino», en espagnol «pingüino». Même les dictionnaires et les livres illustrés se trompent, faites le test, mais n'en voulons pas aux traducteurs qui ne sont pas des naturalistes.
Avant que les navigateurs européens ne s'aventurent dans les eaux de l'hémisphère sud, les «pingouins» désignaient aussi bien en français qu'en anglais cette famille d'oiseaux marins de l'hémisphère nord, petits et noirs (à l'exception du bec qui peut être coloré) et qui volent. Cette famille porte le nom scientifique d'alcidés.
Le mot «pingouin» viendrait probablement du latin «pinguis» qui signifie «gras», au vu de la quantité de graisse dont ces oiseaux sont enrobés. Le mot pourrait aussi venir du celte «pen gwyn» qui veut dire «tête blanche».
Ce seraient les Portugais qui, au XVème siècle, auraient vu pour la première fois des manchots en navigant vers le sud. Ils leur ont donné le nom de «pingouin», puisqu'ils étaient d'aspect a priori semblable aux pingouins de l'hémisphère nord. Mais, à la différence de ceux-ci, les manchots ne volent pas et nagent sous l'eau. Ces «poissons à plumes», que certains naturalistes qualifièrent ainsi, ont été renommés au XVIIIème siècle par Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, «manchot» (de «mancus» en latin : manque) à cause de la taille réduite de leurs ailes, adaptées à la nage, et qui sont en fait des ailerons.
Les anglophones firent le contraire, ils gardèrent le nom de «penguin» pour désigner ces oiseaux nageurs du sud et rebaptisèrent ceux qui volent au nord.
D'où notre confusion aujourd'hui...
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Couple de guillemots de Brünnich avec leur unique petit au nid, région arctique.
Ils font partie de la famille des alcidés, famille appelée dans le langage courant «pingouin».
Ne confondez donc pas les pingouins, cette famille d'oiseaux de l'hémisphère nord, qui volent, avec les manchots, cette famille d'oiseaux de l'hémisphère sud, qui ne volent pas et nagent sous l'eau grâce à leurs ailerons.
Les pingouins sont de la taille de petits canards. Ce sont bien entendu des oiseaux marins dont le vol, constitué de battements d'ailes rapides, est un peu maladroit. Leurs atterrissages et amerrissages sont d'ailleurs très approximatifs, mais ils sont de très bons pêcheurs.
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Ours polaire, ou ours blanc. Région arctique.
La couleur de la robe des ours polaires peut varier du blanc cassé au jaune crème et cela dépend de plusieurs facteurs : l'âge de l'animal (bien qu'il renouvelle son pelage régulièrement à la manière des chiens) et la quantité d'algues, dites «diatomées», qui poussent entre ses poils à cause de ses plongées répétées dans l'eau de l'océan arctique. Certains biologistes classent même l'ours polaire parmi les animaux marins, son milieu naturel étant essentiellement la banquise, la mer gelée.
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Ours blanc affamé. Faksevågen, Spitzberg, Svalbard, région arctique.
Une image triste à voir, n'est-ce pas ? Pourtant, c'est la réalité. Cette photo a été prise autour de l'archipel du Svalbard au mois de septembre. L'hiver va bientôt commencer pour cet ours maigre et malade. On observe d'ailleurs très nettement qu'il a perdu beaucoup de poils. Si son poids est inférieur à 150 kg au début de l'hiver, ses réserves de graisse ne seront pas suffisantes pour pouvoir affronter la mauvaise saison. En effet, les ressources de nourriture, les phoques notamment, sont plus difficiles à trouver en hiver car la banquise qui se forme est solide et stable, avec moins de trous et de failles entre les plaques de glace, ce qui réduit la chance d'attraper une proie. De plus, les températures baissent dramatiquement, obligeant les ours à dépenser plus d'énergie pour maintenir leur température corporelle stable.
Les ours comptent sur le printemps et l'été pour reconstituer leur réserve de graisse. En effet, les phoques mettent bas à cette époque, ce qui représente une réserve de nourriture potentiellement abondante, et puis les blanchons (le petit du phoque) inexpérimentés sont plus faciles à attraper que les adultes.
Le territoire de chasse de l'ours blanc est la banquise arctique, la mer gelée. Puisque celle-ci voit sa surface se réduire de plus en plus durant l'été boréal, l'ours a donc également moins d'opportunités pour se nourrir convenablement et refaire sa réserve de graisse avant l'hiver.
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L'Antarctique : définition.
Tout d'abord, c'est un continent, un vrai. Le 6ème pour les Européens, le 7ème pour les Américains. Cela dépend si l'on considère l'Europe et l'Asie comme formant un ou deux continents, c'est-à-dire suivant que l'on se place du point de vue géologique ou géopolitique.
Un continent donc, centré sur le pôle Sud géographique, là où passe l'axe de rotation de la Terre, là où se rejoignent tous les fuseaux horaires. Un continent entouré d'eau : l'océan antarctique (ou austral) est le plus mouvementé au monde car aucun obstacle ne vient interrompre sa houle. Le continent le plus isolé, et par conséquent le dernier à avoir été découvert, il y a seulement deux siècles. Un continent plus grand que l'Europe, aussi grand que les États-Unis et le Mexique réunis avec 14 millions de km2, recouvert de 2 km de glace en moyenne. Imaginez l'Europe sous 2.000 m de neiges ancestrales. Le continent le plus haut en moyenne (2 km d'altitude), le plus venté, le plus froid (-60°C en moyenne au centre en hiver, avec des minima frôlant les -90°C sans vent), et le plus sec au monde (1.000 fois plus que l'air que l'on respire en Europe).
Sa glace, de la neige accumulée lentement depuis 20 millions d'années, représente 90 % des glaces du monde et les deux tiers de l'eau douce de la planète.
La masse de glace de l'Antarctique, appelée «calotte», est tellement imposante que la moitié du socle rocheux, enfoncé par ce poids, se trouve en dessous du niveau de la mer.
Seuls 2 % de sa surface ne sont pas couverts de glace : quelques rochers dépassant de la neige, l'unique chaîne de montagnes de l'Antarctique, les monts Transantarctiques.
Difficile de s'imaginer un tel environnement, ça fait froid dans le dos !
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Base scientifique française Dumont d'Urville, Terre Adélie, Antarctique.
Le premier Français à avoir atteint les côtes de l'Antarctique est l'Amiral Jules Sébastien Dumont d'Urville en janvier 1840, à l'aide de deux corvettes de guerre : l'Astrolabe et la Zélée. Après avoir navigué droit au sud de l'Australie, il prend possession des quelques îlots découverts situés non loin des falaises de glace bordant le continent antarctique. Au nom du roi de France, Louis-Philippe, il donne à cette «terre» le nom de sa femme : il vient de découvrir la Terre Adélie. Les manchots découverts porteront également le même nom. Un siècle plus tard, en 1947, Paul-Emile Victor convainc le gouvernement français de retourner au Pôle, pour y mener cette fois des missions scientifiques. Quelques années plus tard, après l'incendie de la première base, une deuxième est construite non loin de l'endroit où l'Amiral avait débarqué : c'est la base Dumont d'Urville.
Elle est occupée de manière permanente depuis les années 50. Chaque été, de novembre à février, la base est accessible par voie navigable. Techniciens français et chercheurs du monde entier s'y rendent, formant un petit village d'une centaine d'âmes. C'est aussi l'occasion pour l'équipe d'hivernage, une petite trentaine d'hivernants (ceux qui restent là toute l'année) de se relayer. Ils vivent en totale autarcie 8 mois de l'année durant l'hiver polaire, de mars à novembre.
L'auteur de ces lignes y a passé 14 mois comme jeune ingénieur volontaire. Mais la base a aussi besoin d'un cuisinier, d'un plombier, d'un médecin, entre autres.
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Village scientifique de Ny Ålesund. Île du Spitzberg, archipel du Svalbard, Arctique.
Il n'y a pas si longtemps, l'archipel du Svalbard était surtout connu pour ses ressources animales : on y pratiquait la chasse aux phoques et à la baleine. Au début de l'ère industrielle, des mines de charbon ont été ouvertes et exploitées par un entrepreneur norvégien. Dans les années soixante, la compagnie ayant été nationalisée, le site minier s'est transformé petit à petit en un village scientifique, où une dizaine de nations sont représentées, formant ainsi ce qu'est aujourd'hui Ny Ålesund, dans la baie du Roi, sur l'île du Sptizberg. On y trouve notamment la base de recherche polaire franco-allemande AWIPEV. Devant celle-ci, se dresse le buste du pionnier polaire norvégien Roald Amundsen, parti depuis ce même endroit pour rejoindre pour la première fois le pôle Nord en ballon avec l'Italien Umberto Nobile.
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Le traité sur l'Antarctique, ratifié en 1961.
Peu après la Seconde Guerre mondiale, les grandes nations, alors en pleine guerre froide, commencent à convoiter le dernier continent découvert : l'Antarctique. Afin d'éviter un nouveau conflit et étant donné la difficulté d'accès à ce continent, elles se rassemblent et signent un traité visant à maintenir cet endroit en dehors de tous enjeux militaires et à «geler» (sans faux jeu de mots) les revendications faites alors. L'implantation d'infrastructures et d'activités gouvernementales doit être motivée par un intérêt scientifique. En 1998, est ratifié le Protocole de Madrid, qui prolonge le premier traité et interdit toute forme d'exploitation : commerce, mines, pétrole, constructions touristiques, etc. L'Antarctique est alors désigné comme «réserve naturelle consacrée à la paix et à la science» (article 2).
On peut voir sur l'image les revendications territoriales des 7 nations (Argentine, Australie, Chili, France, Norvège, Nouvelle-Zélande et Royaume-Uni) faisant partie des 12 qui ont ratifié le traité à l'origine. Aujourd'hui, ce traité compte une cinquantaine de signataires.
Son application prendra fin en 2048. Que se passera-t-il alors ? Sera-t-il reconduit ? C'est à espérer.
Il est important que la population connaisse les milieux polaires pour pouvoir, le moment venu, convaincre les gouvernements de faire le bon choix : celui de laisser intacts les derniers sanctuaires de notre planète.
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Os de baleine, île D'Hainaut, port Mikkelsen, péninsule antarctique.
Voici quelques restes de l'époque baleinière. En réalité, parmi les tous premiers pionniers et découvreurs de l'Antarctique, ne figurent pas que des cartographes et des explorateurs orgueilleux désirant donner leur nom à des terres nouvelles, mais énormément de chasseurs de phoques et de baleines. Au contraire des explorateurs, les chasseurs faisaient tout pour ne pas dévoiler les sites qu'ils avaient découverts, afin de se réserver le droit d'exploiter ces ressources animales pendant les années à venir.
En ce qui concerne les phoques, même s'il faut avouer qu'il est difficile de savoir où ils ont élu domicile et qu'il faut affronter les dangers des eaux polaires pour rejoindre leur site, une fois qu'on les a trouvés, il s'agit davantage de cueillette que de chasse, tellement ils sont paisibles.
Autrefois, être chasseur de phoques ou chasseur de baleines était très risqué. Beaucoup de marins mourraient de froid ou d'accident durant les opérations de pêche à la baleine. À tel point que les capitaines employaient 20 % de main-d’œuvre supplémentaire.
Il faut imaginer qu'à cette époque, au XIXème siècle, on pouvait voir des souffles de baleines partout autour des bateaux tant elles étaient nombreuses. Aujourd'hui, deux siècles plus tard, on ressent encore les conséquences de cette chasse intensive : comme elles sont devenues rares, leurs effectifs peinent à se reconstituer, sans compter les problèmes actuels comme la pêche industrielle et la pollution.
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Station franco-italienne Concordia (75°S 123°E) durant l'hiver polaire à midi pile. Site du Dôme C, Antarctique.
Cet endroit est l'un des plus confiné sur Terre. Depuis la fin de sa construction en 2005, la station est occupée de manière permanente. L'été y dure trois mois, de mi-novembre à mi-février, période durant laquelle le site est accessible pour le personnel technico-scientifique par avion uniquement. En hiver, une douzaine de personnes y habite et recueille des données scientifiques pour les laboratoires du monde entier : géophysique, astronomie, science de l'atmosphère, glaciologie, etc. Pas de biologie, là-bas ! Pas un animal ne pourrait y survivre ! On étudie en revanche l'homme en situation de confinement : l'enfermement, la monotonie du paysage, l'hypoxie (manque d'oxygène dû à l'altitude), la multiculturalité des équipes, le froid, la nuit polaire, l'éloignement, l'impossibilité de partir, la répétitivité du travail, le stress, etc.
Un objet posé sur les neiges éternelles de l'Antarctique, quelle que soit sa taille, de la dimension d'un crayon à celle d'un immeuble, sera tôt ou tard enseveli sous la neige, à cause du «drift», c'est-à-dire la neige de surface qui est balayée par le vent. On connaît un phénomène similaire à la plage avec le sable lorsque souffle le vent. Pour cette raison, toutes les stations de recherche modernes sont construites sur pilotis : le vent et la neige circulent donc librement autour des pilotis et continuent leur course.
La station allemande Neuymayer III a été construite sur pilotis, et remplace l'ancienne version construite de manière souterraine.
La station britannique Halley VI aussi a été reconstruite sur pilotis. Et la station américaine Amundsen-Scott également. Tout le monde s'y met. Le p-i-l-o-t-i-s !
Votre serviteur, ayant passé 424 jours dans cette station comme ingénieur instrumentation et Télécom, peut vous le certifier : c'est un souvenir impérissable !
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Couvert pour la nuit la plus froide du monde. Haut plateau antarctique.
Voici comment on s'habille pour affronter l'hiver le plus hostile au monde : -80°C sans vent.
9 kg de vêtements spécialisés sont nécessaires afin de se protéger de ces températures qui ne permettent aucune forme de vie. Ce n'est qu'au centre du continent antarctique qu'il fait si froid (et seulement en hiver) : l'altitude de plus de 3.000 mètres, la nuit polaire de plusieurs mois, le vortex polaire, sont des facteurs qui favorisent la création de ce pôle du froid.
Si elle est exposée à l'air ambiant, la moindre surface de peau (les joues, les oreilles, le bout du nez) commence à geler dès la première minute. Pour pouvoir faire un autoportrait sans cagoule, croyez bien que ça picote !
L'air doit être respiré à travers un tissu afin qu'il soit réchauffé par notre propre souffle, expiré avant d'être inhalé à nouveau. Sans quoi, cela pique les poumons et fait tousser.
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Un escalier pour mener au dehors, vers la nuit polaire. Station Concordia, Antarctique.
Un escalier pour mener au dehors, vers la nuit polaire. Station Concordia, Antarctique.
Cette photo est prise depuis la fenêtre d'une chambre de la station Concordia. La station étant montée sur pilotis, un escalier permet d'y accéder. La base la plus proche se trouve à plus de 1.000 kilomètres. Entre les deux, rien, le noir. Avant de sortir dehors, nous prenons garde d'allumer les projecteurs de la station, qui brillera au loin comme un phare dans la nuit. Sans quoi, nous ne saurions vers où diriger nos pas pour rentrer. Au bout de cet escalier, c'est la nuit polaire, la plus sombre du monde.
Lors de la pleine lune, en revanche, le sol blanc prend la teinte de notre satellite et brille tellement que la lampe frontale devient inutile. Le décor prend les couleurs d'une autre planète.
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Un été plutôt frais. Site du Dôme C, Antarctique.
Même au cœur de l'endroit le plus froid du monde, il y a un été ! Et il faudra bien que les températures remontent ! Jusqu'à combien ? Et bien, au cœur du continent blanc, les maximas en plein été à midi atteignent les -25°C ! Soit les températures de nos montagnes européennes en hiver !
Comme l'air y est le plus sec au monde (1000 fois plus que celui que nous respirons en Europe par exemple) à cause du froid justement, la température ressentie ne semble pas aussi basse, à condition qu'il n'y ait pas de vent, comme ici. On peut alors se dévêtir le visage !Même au cœur de l'endroit le plus froid du monde, il y a un été. Il faut bien que les températures remontent. Jusqu'à combien ? Et bien, au cœur du continent blanc, les maxima en plein été à midi atteignent les -25°C, soient les températures de nos montagnes européennes en hiver.
Comme c'est l'endroit où l'air est le plus sec au monde (1.000 fois plus que celui que nous respirons en Europe, par exemple) à cause du froid justement, la température ressentie ne semble pas aussi basse, à condition qu'il n'y ait pas de vent, comme ici. On peut alors se découvrir le visage.
ref. 82
Bilan de masse de la calotte polaire antarctique. Dôme C.
À quelques kilomètres de la station Concordia (qu'on voit au fond au milieu), sont installés des piquets, espacés régulièrement et placés en forme de croix. Les glaciologues mesurent leur hauteur régulièrement, afin d'en déduire, à l'aide d'autres types de mesures comme le recueil de précipitations ou la mesure de l'altitude par satellite, l'accumulation neigeuse sur ce site, au Dôme C, au cœur du continent antarctique. L'exercice est complexe. En mesurant d'autre part la perte de glace par vêlage aux abords du continent, ainsi que d'autres pertes, on établit un bilan.
D'un côté, la prise de poids de glace (le plus), de l'autre, la perte de poids (le moins). On appelle cela un «bilan de masse». Si le résultat est positif, la calotte polaire prend du poids, s'il est négatif, la calotte perd de la glace.
Cela permet de savoir, par exemple, quelle est l'influence de l'Antarctique sur la montée du niveau des océans.
Hypothèse improbable qui sert d'exemple didactique : si tout l'Antarctique fondait, le niveau des mers du globe monterait de 60 m. La quantité est suffisante pour transformer toutes les villes côtières du monde en autant de Venise aux multiples canaux.
ref. 83
Mine de marbre désafectée. Site de Ny London, île de Blomstrand, Svalbard, Arctique.
La ruée vers le marbre. L'apogée de l'industrie minière a été marquée par le grand entrepreneur anglais Ernest Mansfield, à la tête de la «Compagnie d'Exploration du Nord». Obsédé par ses fouilles géologiques pour trouver du marbre, il fonda le site «Nouveau Londres» (Ny London), utilisé entre 1910 et 1920. Jusqu'à 60 ouvriers vivaient ici. Malheureusement, le marbre était de très mauvaise qualité à cause des nombreuses fissures causées par le gel et le projet dut être abandonné.
C'est aujourd'hui l'un des sites historiques les plus importants du Svalbard. Comme il est entièrement protégé, il est interdit de marcher sur les restes jonchant le sol. Les scientifiques continuent cependant de maintenir les cabanes en bon état car ils les utilisent pour s'abriter lors des périodes de campagnes.
ref. 84
Silène acaule. Région arctique.
Cette plante pousse en coussins d'un vert vif, surmontés de petites fleurs roses. C'est l'une des plus jolies de l'Arctique. Très bien adaptée au froid, elle pousse en réalité aussi dans nos Alpes, et on peut la retrouver jusqu'à 3.700 mètres d'altitude.
Sa stratégie est de créer une réserve d'eau, en la stockant dans son coussinet vert. Elle la restitue ensuite parcimonieusement à ses fleurs, qui, même fanées, peuvent vivre encore plusieurs mois sur le dessus. En exerçant une légère pression sur cette touffe verte, on peut effectivement apercevoir l'eau perler comme s'il s'agissait d'une éponge.
C'est aussi la plante préférée de l'auteur car elle dégage un délicieux parfum, pour peu qu'on veuille bien s'agenouiller et respirer.
ref. 85
Sterne arctique. Région arctique.
La sterne se reconnaît de loin à son vol caractéristique. Lorsqu'elle observe les eaux pour pêcher petits poissons ou crustacés, elle effectue un vol stationnaire, durant lequel sa tête est parfaitement immobile. Seules ses ailes battent rapidement de manière fluide et gracieuse. Puis, elle se laisse tomber jusqu'à la surface de l'eau comme un missile. Elle peut aussi chasser un intrus qui s'approche trop près de son nid, construit à même le sol de la toundra, sur de petits îlots et au bord de la plage. Elle plonge rapidement vers le sommet de votre crâne pour vous donner des coups de bec. Efficace !
Si elle niche en Arctique, elle quitte la rigueur de l'hiver pour aller plus au sud, vraiment plus loin au sud, et peut migrer jusqu'en Antarctique où elle passera l'été. Quelle performance !
ref. 86
Bois flotté, Sorgfjord (Fjord de la tristesse), Svalbard.
Vous ne vous trompez pas ! Ce sont bien des troncs d'arbre ! J'avais pourtant bien dit qu'il ne poussait pas d'arbres en Arctique, et c'est bien vrai !
Il s'agit de 'bois flottés. Ils proviennent de Sibérie. Là-bas, les rivières qui dégèlent au printemps se transforment parfois en torrents de débris de glace, arrachant parfois les arbres qui se trouvent aux abords des rives. Les entreprises forestières souffrent aussi de temps en temps de quelques arbres coupés qui se font emporter par le courant.
Le courant polaire de l'océan arctique fait ensuite le reste... transportant ces troncs sur quelques milliers de kilomètres, les polissant au contact des glaces, arrachant tout le branchage... Blanchi par le sel de mer, ce bois flotté gorgé d'eau atteint ensuite les côtes des archipels arctiques. Comme ici.
Les inuits et trappeurs utilisaient d'ailleurs ce bois comme matériau de construction pour les huttes et kayaks...Des troncs d'arbres en Arctique ? Non, vous ne vous trompez pas !
Il s'agit de bois flottés. Ils proviennent de Sibérie. Là-bas, les rivières qui dégèlent au printemps se transforment parfois en torrents de débris de glace qui arrachent les arbres se trouvant aux abords des rives. Les entreprises forestières déplorent aussi de temps en temps quelques arbres coupés emportés par le courant.
Le courant polaire de l'océan arctique fait ensuite le reste, transportant ces troncs sur quelques milliers de kilomètres, les polissant au contact des glaces, arrachant tout le branchage. Blanchi par le sel de mer, ce bois flotté gorgé d'eau atteint ensuite les côtes des archipels arctiques, comme ici.
Les Inuits et les trappeurs utilisaient d'ailleurs ce bois comme matériau de construction pour les huttes et les kayaks.
ref. 87
Touristes photographiant un troupeau de morses. Svalbard, Arctique.
Dans le langage courant, on utilise expression 'tas' de morses plutôt que 'troupeau' de morses... En effet, ils s'agglutinent les uns sur les autres le long d'une plage pour se reposer. Certains peuvent somnoler ainsi pendant plusieurs semaines
Ils sont très vulnérables au dérangement à terre. Une méthode d'approche consiste à débarquer à une centaine de mètres d'eux et à avancer en silence et doucement, sous leur vent pour ne pas qu'ils nous sentent. Malheureusement pour notre plus grand malheur ! Quel odeur ! Unique celle des morses, pouah !
Une demi-heure plus tard, nous pouvons parfois nous situer à une trentaine de mètres de distance du troupeau !Dans le langage courant, on utilise l'expression «tas» de morses plutôt que «troupeau» de morses. En effet, ils s'agglutinent les uns sur les autres le long d'une plage pour se reposer. Certains peuvent somnoler ainsi pendant plusieurs semaines.
A terre, ils n'apprécient guère d'être dérangés. Une méthode d'approche consiste à débarquer à une centaine de mètres d'un groupe, à avancer en silence et doucement, sous le vent pour qu'ils ne nous sentent pas. Malheureusement, pour notre plus grand malheur, l'odeur des morses est épouvantable !
Au bout d'une demi-heure, nous arrivons à nous approcher à une trentaine de mètres du troupeau.Dans le langage courant, on utilise l'expression «tas» de morses plutôt que «troupeau» de morses. En effet, ils s'agglutinent les uns sur les autres le long d'une plage pour se reposer. Certains peuvent somnoler ainsi pendant plusieurs semaines.
A terre, ils n'apprécient guère d'être dérangés. Une méthode d'approche consiste à débarquer à une centaine de mètres d'un groupe, à avancer en silence et doucement, sous le vent pour qu'ils ne nous sentent pas. Malheureusement, pour notre plus grand malheur, l'odeur des morses est épouvantable !
Au bout d'une demi-heure, nous arrivons à nous approcher à une trentaine de mètres du troupeau.
ref. 88
Morses se rafraîchissant. Arctique.
Après avoir couru, nous avons le visage en sueur et tout rouge. Cette rougeur provient de la vasodilatation : la dilatation de nos vaisseaux sanguins et l'ouverture de nos pores permettent à la chaleur générée pendant le travail musculaire de se dégager. Sans quoi, la température de notre sang pourrait atteindre +80°C lors d'un marathon !
Lorsqu'il fait froid, c'est le contraire : les vaisseaux se resserrent, c'est la vasoconstriction.
Chez les morses, c'est pareil. Leur robe est d'ailleurs plus claire en mer qu'à terre.
L'aspect rougeâtre de leur cou couvert de nodules indique le processus de régulation thermique. Ne voyez en ces nodules aucun signe de maladie, c'est un signal sexuel. Les femelles ne s'y trompent pas !
ref. 89
L'ours blanc : seigneur des glaces. Arctique.
«Tu es vraiment un ours !» N'avez-vous jamais entendu ça ? Voici d'où vient cette expression : des ours blancs mâles. À part la rencontre annuelle lors de la période des amours, l'ours mâle passe tout le reste de son temps seul, totalement seul. Imaginez ce même paysage, l'hiver. Il fait sombre, la banquise est plus uniforme, épaisse et solide. Les températures avoisinent les 50°C à 60°C en dessous de zéro, il n'y a aucun refuge où s'abriter. Le vent souffle. Malgré ces conditions, l'ours reste là, à errer. Il peut jeûner pendant plusieurs semaines et même quelques mois, s'il le faut.
Si certaines populations restent plus ou moins dans leur zone géographique, certains individus s'aventurent jusqu'au pôle Nord géographique, et d'autres traversent même l'océan arctique.
Ils parcourent en moyenne 1.000 à 2.000 kilomètres par an.
Il existe aujourd'hui à peu près 20.000 ours polaires dont 3.000 environ autour de l'archipel du Svalbard.
L'espèce est aujourd'hui totalement protégée. Cependant, une chasse traditionnelle persiste, autorisée pour les seuls Inuits.
Une peau d'ours polaire de contrebande se vend au marché noir environ 20.000 €. Sachant que l'avenir de l'ours est menacé (à cause de la diminution de la surface de glace de mer et donc de son territoire de chasse, de plus en plus tôt en été) et que tout ce qui est rare est cher, quel montant atteindra le prix de la peau d'ours ? Est-ce que la contrebande mettra cette espèce en péril ?
ref. 90
Le nilas commence à apparaître. Antarctique.
Voici exactement ce à quoi ressemble la mer qui commence à geler... C'est la banquise en formation, ou, synonyme : la glace de mer. Quelques jours de froid, une semaine, par temps calme, suffit à faire geler la surface de l'eau. C'est tout d'abord quelques cristaux qui vont s'agglutiner les uns contre les autres, formant des petites couches d'une glace molle, dont la consistante est celle de la purée de pommes de terre. Cela forme des petits pavés de 2 ou 3 centimètres d'épaisseur qui flottent à la surface. On les distingue très clairement ici. (Les blocs blancs sont tout simplement des fragments détachés d'icebergs ou de glacier, du brash, recouvert de neige.)
Si le froid persiste, les plaques molles vont se durcir et s'agglomérer comme un puzzle.
On obtiendra alors une couche fine et uniforme de 3 à 5 ou 6 centimètres d'épaisseur, transparente : le nilas.
C'est la première étape de formation de la banquise, au début de l'hiver. Ensuite, elle va s'épaissir par le dessous, jusqu'à atteindre 1,5 mètre d'épaisseur au bout d'une année. On peut marcher en toute sécurité dessus à partir de 30 cm. 5cm sont déjà suffisant pour supporter le poids d'un homme, mais l'épaisseur n'étant pas régulière, il vaut mieux prévoir une sécurité.Voici exactement ce à quoi ressemble la mer qui commence à geler. C'est la banquise en formation, ou, synonyme, la glace de mer. Quelques jours de froid au plus par temps calme,
suffisent à faire geler la surface de l'eau. Ce ne sont d'abord que quelques cristaux qui s'agglutinent les uns aux autres, formant de petites couches d'une glace molle, dont la consistante est celle de la purée de pommes de terre. De petits pavés de 2 ou 3 centimètres d'épaisseur se forment et flottent à la surface. On les distingue très clairement ici. Les blocs blancs sont tout simplement des fragments détachés d'iceberg, de glacier ou du brash et recouverts de neige.
Si le froid persiste, les plaques molles se durcissent et s'agglomèrent comme un puzzle.
On obtient alors une couche fine et uniforme de 3 à 5 ou 6 centimètres d'épaisseur, transparente : le nilas.
C'est la première étape de formation de la banquise, au début de l'hiver. Ensuite, elle va s'épaissir par en dessous, jusqu'à atteindre 1,5 mètre d'épaisseur au bout d'une année. On peut marcher dessus en toute sécurité à partir de 30 cm. 5 cm sont suffisants pour supporter le poids d'un homme, mais l'épaisseur n'étant pas régulière, il vaut mieux prévoir une sécurité.
ref. 91
Plumage de Manchot Papou en mue. Antarctique.
Les manchots ont bien des plumes, même si elles sont difficiles à voir. Les premiers à avoir vu ces animaux pensaient d'ailleurs que c'étaient des reptiles à cause de l'aspect écailleux de leur plumage. En réalité, leurs plumes sont tellement serrées pour former un plumage totalement étanche, qu'on n'en voit que le petit bout noir. C'est cette succession de pointes, collées les unes aux autres, qui donne cet aspect d'écaille.
Ici, un manchot papou est en mue. En effet, les manchots changent de plumage chaque année, à la fin de leur période de reproduction. Tout comme nos dents, leurs nouvelles plumes poussent sous les anciennes, qui tombent les unes après les autres, jonchant ainsi le sol.
On voit donc très clairement ici les anciennes plumes, dont on apprécie l'étroitesse, prêtes à tomber, et les nouvelles, derrière, bien rapprochées et formant le nouveau plumage du dos, très sombre et uniforme.
ref. 92
Nageoire dorsale de baleine à bosse. Antarctique.
Voici le dos d'une baleine à bosse. On voit en particulier sa nageoire dorsale caractéristique.
Caractéristique pourquoi ? Devinez !
Elle n'est pas très bien dessinée comme les nageoires dorsales des baleines de Minke et celles
des orques. Mais justement, vous voyez ce renflement juste à la base, sa bosse ?
Et bien voilà pourquoi on appelle cette baleine, la baleine à bosse !
ref. 93
Lagopède alpin. Svalbard, Arctique.
'Lagopus' du grec ancien 'pied de lièvre' du à ses pattes particulières recouvertes de plumes ! Et ce, pour le protéger de froid, et pour cause ! Le lagopède alpin est le seul oiseau du Svalbard à hiverner. Il est aussi appelé 'perdrix des neiges'.
Sur cette photo il est en mue, et passe de son brun-roux estival au blanc pour se fondre dans son futur paysage hivernal.
On le retrouve dans l'hémisphère nord dans les régions montagneuses ou bien dans l'extrême nord dans la toundra.
Une sous-espèce est même présente dans nos Alpes : le lagopède des Alpes !On l'appelle « lagopus », nom dérivé du grec ancien signifiant «pied de lièvre», à cause de ses pattes particulières recouvertes de plumes. Et ce, pour le protéger du froid, et pour cause ! Le lagopède alpin est le seul oiseau du Svalbard à hiverner. Il est aussi appelé «perdrix des neiges».
Sur cette photo, il est en mue, et passe de son brun-roux estival au blanc, pour se fondre dans son futur paysage hivernal.
On le retrouve dans l'hémisphère nord dans les régions montagneuses ou bien dans l'extrême nord, dans la toundra.
Une sous-espèce est même présente dans nos Alpes : le lagopède des Alpes.
ref. 94
Renard polaire déjà en robe d'hiver. Svalbard, Arctique.
Durant l'été au Svalbard, le renard polaire dépend essentiellement des colonies d'oiseaux pour se nourrir. En effet, les œufs et les poussins constituent son principal repas, puisqu'il n'existe pas de rongeurs dans cet archipel (on retrouve en revanche le lièvre arctique au Groenland, par exemple).
Ainsi, s'il se trouve sur une île en été comme au Svalbard, il dépendra en automne de la formation de la banquise pour pouvoir conquérir de nouveaux territoires. En effet, les oiseaux auront migré et quitté l'archipel, laissant le renard sans ressources.
Alors qu'il passe totalement inaperçu entre les rochers en été grâce à son pelage gris-brun, ou au milieu de la banquise grâce à son pelage blanc comme neige, ici, on le voit de loin : il vient juste de muer pour se préparer à l'hiver qui approche.
Une fois la mer gelée, il se nourrira principalement des restes de carcasses laissés par les ours. La famine reste la principale cause de décès du renard polaire.
ref. 95
Famille morse sur un glaçon. Arctique.
Voici à priori une maman morse, au centre. Elle possède des défenses plus petites que les mâles, plus courbées et plus rondes. De part et d'autres on reconnaît des jeunes, aux défenses plus petites voire inexistante. Elles commencent à dépasser du repli labial à l'âge de deux ans. Le plus petit, celui de gauche pourrait être le sien, car les mères continuent d'allaiter leur petit jusqu'à l'âge de deux ans environ, voire plus s'il elle n'est pas à nouveau enceinte.
Les plus jeunes se reconnaissent également à la taille plus modeste mais aussi à la couleur, plus sombre. Les très vieux individus sont parfois tellement clairs qu'ils semblent albinos.
Les morses ne font ni partie de la famille des phoques ni de la famille des otaries ! Il existe une famille entre les deux, créée rien que pour lui : celle des morses !Voici a priori une maman morse, au centre. Elle possède des défenses moins longues que celles des mâles, plus courbées et plus rondes. De part et d'autre, on reconnaît des jeunes, aux défenses plus petites, voire inexistantes. Elles commencent à dépasser du repli labial à l'âge de deux ans. Le plus petit, celui de gauche, pourrait être le bébé de cette femelle, car les mères continuent d'allaiter leur petit jusqu'à l'âge de deux ans environ, voire plus si elles ne sont pas de nouveau pleines.
Les plus jeunes se reconnaissent également à leur taille plus modeste mais aussi à leur couleur, plus sombre. Les très vieux individus sont parfois tellement clairs qu'ils semblent albinos.
Les morses ne font partie ni de la famille des phoques ni de celle des otaries. Il existe une famille intermédiaire, créée rien que pour eux : celle des morses.
ref. 96
L'un des sept glaciers de la côte nord-ouest de l'île du Spitzberg, Svalbard. Arctique.
Sur la côte nord-ouest de l'île du Spitzberg, archipel du Svalbard en Arctique, sept glaciers se découpent les uns à la suite des autres. Voici l'un d'entre eux.
En l'observant, on comprend bien comment il s'est formé. Il date de la dernière glaciation qui s'est terminée il y a 15.000 ans.
Par temps froid, la neige s'accumule au niveau des montagnes (en arrière plan sur la photo). Comme nous nous trouvons en altitude, cette neige ne fond pas en été. Elle s'entasse donc,
années après années, pour former une épaisse couche de neige.
Après plusieurs siècles, cette masse de neige est tellement lourde qu'elle se compacte, et la couche qui se retrouve en dessous est tellement compressée qu'elle se transforme en glace.
Toute cette glace commence à glisser doucement le long des pentes de la vallée, à la manière d'un torrent qui coulerait au ralenti. La surface de cette glace va se craqueler en fonction du relief, formant ainsi des crevasses plus ou moins grandes. On les distingue très bien ici.
Ce glacier «coule» donc jusqu'à l'endroit où, l'altitude diminuant, les températures remontent suffisamment pour que la glace ne puisse plus se former. C'est le cas de nos glaciers alpins, par exemple. On observe donc, au bout du glacier, cet immense «front de glace» : la falaise qui marque la fin du glacier. De ce front de glace, des blocs peuvent se détacher : on appelle ça un «vêlage».
Lorsque le glacier donne sur la mer, comme c'est le cas ici, ces blocs tombent dans l'eau : un iceberg est né.
Lorsque le front de glace recule, année après année, c'est parce que le glacier perd de sa masse. La masse de glace perdue lors de vêlages, ainsi que la fonte en été aux altitudes plus basses, devient supérieure à l'accumulation neigeuse en altitude. Au contraire, lorsque le front de glace avance, cela signifie que le glacier prend du poids.
Au Svalbard, dont la surface est recouverte à 60 % par des glaciers, tous sont en régression.
ref. 97
Iceberg en forme d'arche. Groenland, Arctique.
Un iceberg, c'est ça : un bout de glace qui flotte sur l'eau. Ou devrait-on dire, une «montagne de glace ». C'est précisément ce que signifie en néerlandais «ijs» et «berg». Le mot est ensuite passé en anglais, allemand, français, etc.
Mais d'où provient cette glace ? De glaciers, bien entendu. Les glaciers qui donnent sur les océans, comme au Groenland, au Svalbard ou en Antarctique, se brisent en atteignant l'eau. C'est ce qu'on appelle un «vêlage». On dit que le glacier «vêle» : il donne ainsi naissance à un iceberg.
Puisque les glaciers sont composés de neiges anciennes, et bien les icebergs le sont aussi. C'est pour cela que les icebergs sont formés d'eau douce, pure et millénaire.
ref. 98
Boeuf musqué. Vallée de Rendal, Côte Est du Groenland. Arctique.
Totalement absent de l'archipel du Svalbard tout comme le lièvre arctique, on retrouve le bœuf musqué au Groenland, au nord de la Sibérie, dans l'archipel arctique canadien et sur l'île Wrangel. Il tient son nom des glandes abdominales qui produisent un musc à forte odeur pendant la période de rut, et dont il se sert, entre autre, pour marquer son territoire.
Le boeuf musqué est solidement bâti. Sa peau est recouverte d'une laine blanche, la plus fine et la plus subtile qui soit dans le monde animal, mais trop fragile pour une exploitation industrielle. Seules quelques étoffes artisanales existent. Il porte, par-dessus sa laine claire, de longs poils sombres dont la couche descend presque jusqu'au sol. Cela lui permet de résister au froid intense de l'hiver (jusqu'à -50°C).
En été, il constitue sa réserve en broutant la toundra côtière. En hiver, il vit sur cette précieuse réserve et réduit sa dépense énergétique.
Appelé «bœuf» à tort à cause de son apparence, le bœuf musqué fait en réalité partie de la famille des chèvres.
On le connaît surtout pour sa capacité à charger. Les taureaux se livrent d’impressionnants combats en cognant la partie jointive de leurs cornes au sommet du crâne. Raison pour laquelle il peut être dangereux ! Attention donc lorsqu'on l'approche à terre : il convient d'avancer avec prudence !
Le loup et l'homme sont ses seuls ennemis.
ref. 99
Mouettes tridactyles autour d'une queue de baleine à bosse. Arctique.
Lorsque vous êtes en mer, le comportement des oiseaux est un bon indicateur des choses intéressantes qu'il y a à observer.
Lorsqu'une baleine de plusieurs tonnes se nourrit de krill, cela provoque des remouds dans l'eau ! Lorsqu'elle arrive à la surface, il n'est pas rare de voir du krill être propulsé en dehors de l'eau... pour la plus grande joie des mouettes qui viennent récolter quelques miettes.
De cette manière, en suivant le déplacement de nuées d'oiseaux en mer, on peut souvent apercevoir apparaître un mammifère marin !
ref. 100
La troisième plus grosse calotte polaire au monde. Terre du Nord Est, Svalbard, Arctique.
Nordaustland en norvégien, ou «Terre du Nord Est», est la deuxième plus grande île de l'archipel du Svalbard. Sa surface fait 14,4 km2 dont 11,5 sont couverts de glace, soit 80 % de sa surface. Ce qui en fait la troisième calotte polaire la plus grande au monde, derrière celle du Groenland et de l'Antarctique en premier, bien sûr.
Lorsque toute cette glace rejoint la mer, cela forme des falaises planes et abruptes dont peuvent se détacher des icebergs «tabulaires», c'est-à-dire en forme de pavé bien découpé.
Ces falaises s'étendent sur presque 200 km, ce qui en fait le plus long front de glace de l'hémisphère nord.
ref. 101
Phoque commun. Arctique.
C'est une espèce de phoque qui, habituellement, aime plutôt les eaux tempérées ou subpolaires, et celui-ci fait partie de la colonie la plus septentrionale (la plus au nord) que l'on puisse trouver : sur la côte nord-ouest de l'île du Spitzberg.
On le trouve très souvent en groupe et il aime se sécher hors de l'eau en se contorsionnant comme une saucisse sur les rochers, comme sur cette photo. On distingue d'ailleurs très nettement son «oreille» dépourvue de pavillon comme chez les humains ou d'autres animaux : c'est grâce à ce petit orifice, situé derrière les yeux, qu'il entend.
ref. 102
Cimetière de morses. Arctique.
Depuis le XVIIème siècle la pression sur les morses à cause de la chasse a été en constante augmentation. On faisait de leur peau très épaisse (6cm!) des courroies pour les besoins de l'industrie, on utilisait aussi l'ivoire et la graisse... A de nombreuses reprises, plusieurs centaines d'individus pouvaient être tués en quelques heures...
Voici ce qu'il reste du lieu de massacre à Arlaneset : un cimetière de morse ! Plus de 800 bêtes ont été tuées ici il y a près de 300 ans...
Avant ils étaient très abondants au Svalbard et ont été presque totalement exterminés de ces îles en 1950 lorsque les européens les chassaient... Il en restait alors moins de 100...
En 1952 la chasse a été interdite et depuis l'espèce est protégée.
Aujourd'hui, leur effectif croit lentement et on en trouve près de 2000 au Svalbard, sur une population de 250 000 environ en Arctique.
Les menaces actuelles sur ces animaux sont : dérangement par les touristes sur leurs lieux de repos, pollution des eaux, changement climatique, marée noire.Depuis le XVIIème siècle, la pression sur les morses à cause de la chasse a été en constante augmentation. On faisait de leur peau très épaisse (6 cm) des courroies pour les besoins de l'industrie, on utilisait aussi l'ivoire et la graisse. Plusieurs centaines d'individus pouvaient être abattues en quelques heures.
Voici ce qu'il reste d'un lieu de massacre à Arlaneset : un cimetière de morses. Plus de 800 bêtes ont été tuées ici il y a près de 300 ans.
Auparavant, ils étaient très abondants au Svalbard mais ils ont été presque totalement exterminés sur ces îles au milieu du XXe siècle, du fait de la chasse intensive pratiquée par les Européens. Il en restait à la fin moins d'une centaine.
En 1952, la chasse a été interdite et depuis, l'espèce est protégée.
Aujourd'hui, leur effectif croît lentement et on en trouve près de 2.000 au Svalbard, sur une population de 250.000 environ en Arctique.
Les menaces actuelles qui pèsent sur ces animaux sont les touristes qui les dérangent sur leurs lieux de repos, la pollution des eaux, le changement climatique, les marées noires.
ref. 103
Tombe de baleinier. Bruceneset, Svalbard, Arctique.
Là où les hommes vivent, les hommes meurent. C'est ici que le baleinier et capitaine Erik Mattilas est mort du scorbut durant son hivernage de 1907-1908. Passer l'hiver dans des milieux polaires sans l'alimentation adéquate peut être fatal. Le scorbut est dû au manque de vitamine C, que l'on trouve dans les fruits et les légumes frais, notamment les agrumes, qui poussent difficilement en Arctique. Le scorbut est une maladie qui a longtemps décimé des générations de marins et de pirates, à partir du XVème siècle, et jusqu'aux soldats de la Première Guerre mondiale.
Comme il est difficile de creuser une tombe dans le sol gelé, on dépose simplement le corps par terre et on le recouvre de pierres.
ref. 104
Piège à renard installé par un trappeur. Fjord rouge, Baie de la princesse Alice, Arctique.
Quelques temps après la terrible époque de chasse à la baleine qui commença au début du XVIIème siècle, les trappeurs norvégiens découvrirent ce fjord où ils trouvèrent de bonnes conditions pour chasser le renard et l'ours polaire. Voici l'un des nombreux pièges qu'ils utilisaient.
Le fonctionnement en est très simple. Il suffit de soulever le cadre de bois et de laisser le piège entrouvert à l'aide d'un petit bâtonnet de bois. On dispose ensuite des pierres au-dessus du cadre afin d'assurer une certaine pression. Par terre, on met un bout de viande relié par un fil au bout de bois placé à l'entrée du piège. Lorsque le renard pénètre sous le cadre pour s'emparer de la viande, s'il veut s'échapper avec son butin ou s'il bouge le petit bout de bois qui maintient le cadre en position, celui-ci s'effondre. Le renard se retrouve alors prisonnier et il est condamné à mourir de faim.
Ce type de piège permettait aux trappeurs de ne pas utiliser de carabine, ce qui économisait non seulement une balle, mais surtout, laissait la peau du renard intacte.
ref. 105
Les ours polaires sont d'excellents nageurs! Arctique.
Les ours polaires sont de très bon nageurs, et peuvent parcourir plusieurs dizaines de kilomètres de suite à la nage ! Leur épaisse couche de graisse les aide à flotter, mais il peuvent également plonger et rester plus d'une minute sous l'eau !
Certains observations ont conduit les chercheurs à suivre des nages de cent kilomètres ! Savoir si l'ours est ensuite capable de revenir à terre ou de retrouver une plaque de banquise est une autre question.
En effet, des études récentes laissent à penser que la mortalité des ours augmentent due à des nages trop longues et non intentionnelles, à cause de la diminution de la surface de glace de mer. Les ours alors coulent et se noient, d'épuisement.Les ours polaires sont de très bon nageurs et peuvent parcourir plusieurs dizaines de kilomètres à la nage. Leur épaisse couche de graisse les aide à flotter, mais il peuvent également plonger et rester plus d'une minute sous l'eau.
Certaines observations ont conduit les chercheurs à suivre des parcours de nage de cent kilomètres. Savoir si l'ours est ensuite capable de revenir à terre ou de retrouver une plaque de banquise est une autre affaire.
En effet, des études récentes laissent à penser que la mortalité des ours augmente à cause de stations dans l'eau trop longues et non intentionnelles, et à cause de la diminution de la surface de glace de mer. Incapables de regagner la terre ferme ou la banquise, les ours se noient alors d'épuisement.Les ours polaires sont de très bon nageurs et peuvent parcourir plusieurs dizaines de kilomètres à la nage. Leur épaisse couche de graisse les aide à flotter, mais il peuvent également plonger et rester plus d'une minute sous l'eau.
Certaines observations ont conduit les chercheurs à suivre des parcours de nage de cent kilomètres. Savoir si l'ours est ensuite capable de revenir à terre ou de retrouver une plaque de banquise est une autre affaire.
En effet, des études récentes laissent à penser que la mortalité des ours augmente à cause de stations dans l'eau trop longues et non intentionnelles, et à cause de la diminution de la surface de glace de mer. Incapables de regagner la terre ferme ou la banquise, les ours se noient alors d'épuisement.
ref. 106
Ours polaire se séchant dans la neige. Arctique.
Saviez-vous que les biologistes classent l'ours blanc parmi les mammifères marins, au même titre que les baleines ? En effet, il passe la majeure partie de l'année sur la banquise (la mer gelée), il se nourrit de phoques, etc.
Lorsque l'air est frais, nager lui fait perdre encore plus d'énergie. C'est pour cette raison qu'il évite au maximum de rester mouillé une fois qu'il a pris son bain. Il va donc se secouer exactement à la manière d'un chien, et ensuite, pour parfaire son séchage, il va se rouler dans la neige, car celle-ci absorbe l'eau tout comme une éponge.
C'est pour cela que l'on peut observer ces scènes cocasses, où l'on pourrait prendre le plus gros carnivore sur terre pour un inoffensif petit chiot. Mais, ne nous méprenons pas : l'ours peut attaquer l'être humain sans raison apparente. Même s'ils sont rares, les accidents existent.
ref. 107
Ours polaire regardant son reflet. Arctique.
Le flair de l'ours est exceptionnel. C'est son sens le plus développé. Il peut avancer droit vers un phoque qu'il a senti et qui se trouve en dehors de son champ de vision... à 20 kilomètres de distance !
Une posture typique qu'il adopte lorsqu'il renifle : il se tient bien droit sur ses quatre pattes, dresse la tête en l'air en pointant son museau au vent. On le voit souvent tirer la langue de façon répétitive. Ce comportement n'est pas très bien expliqué. Peut-être que ce mouvement de la langue ramène de l'air à l'intérieur de sa gorge, ce qui exacerbe le sens olfactif de l'animal et lui permet de détecter ses proies plus facilement.
ref. 108
Morse et ses défenses. Arctique.
Le plus impressionnant chez ce «cheval des mers» (en anglais), ce sont bien sûr ses défenses. Leur utilité est encore discutée aujourd'hui. Le morse ne s'en sert que pour se battre. On remarque bien d'ailleurs autour de son cou toutes les cicatrices causées par les combats, ou les blessures qu'il s'occasionne quand il se hisse sur une plaque de banquise.
Imaginez peser entre 900 kg (pour les femelles) et 1.500 kg (pour les gros mâles), il vous en faut de l'énergie pour vous hisser, à la force du cou, grâce à ces deux canines plus longues que la normale. Elles peuvent faire jusqu'à 1 m de long chez les mâles et peser chacune plus de 5 kg. Ces défenses d'ivoire pousseront toute leur vie.
Celles des mâles sont plus épaisses et plus longues que celles des femelles, et ont une coupe transversale un peu ovale, comme on le voit sur cette photo. De plus, les défenses des mâles possèdent des rayures bien visibles tout du long. Ceci est moins flagrant chez les femelles.
En réalité, les morses se nourrissent quasi exclusivement de bivalves, une espèce de moules qui vit dans la vase. Ils réussissent à les aspirer sans leur coquille ! Ils peuvent en ingurgiter 70 kg d'un coup !
ref. 109
Mouettes trydactyles. Glacier de Monaco, Svalbard, Arctique.
Sous un glacier, coule constamment le flux d'eau de fonte, fraîche, et emportant des alluvions de la partie terrestre du glacier. Lorsque celui-ci se jette à la mer, dans un océan ou dans un fjord (comme ici, dans le Liefdejord ou fjord de l'amour), les eaux froides et chargées d'alluvions se mêlent aux eaux plus tempérées, donnant des conditions favorables à la production d'un boom de plancton. Et ce, pour le plus grand bonheur des mouettes.
Si, en plus, le glacier vêle, ce qui provoque des remous dans les eaux et fait remonter du krill en surface, à portée de bec par exemple, alors c'est le festin !
Une remarque : dans tous les océans et mers du monde, les eaux les plus riches sont celles qui baignent le littoral. De fait, par l'intermédiaire des rivières et des côtes, la bande littorale apporte les nutriments et minéraux nécessaires à la vie. De plus, la faible profondeur des eaux permet au soleil d'apporter l'énergie nécessaire au phytoplancton, premier maillon de la chaîne alimentaire. 95 % de la population mondiale vivant à moins de 500 km des côtes, on comprend pourquoi la pression anthropique sur le littoral est une affaire à prendre au sérieux !Sous un glacier, coule constamment le flux d'eau de fonte, fraîche, et emportant des alluvions de la partie terrestre du glacier. Lorsque celui-ci se jette à la mer, dans un océan ou dans un fjord (comme ici, dans le Liefdejord ou fjord de l'amour), les eaux froides et chargées d'alluvions se mêlent aux eaux plus tempérées, donnant des conditions favorables à la production d'un boom de plancton. Et ce, pour le plus grand bonheur des mouettes.
Si, en plus, le glacier vêle, ce qui provoque des remous dans les eaux et fait remonter du krill en surface, à portée de bec par exemple, alors c'est le festin !
Une remarque : dans tous les océans et mers du monde, les eaux les plus riches sont celles qui baignent le littoral. De fait, par l'intermédiaire des rivières et des côtes, la bande littorale apporte les nutriments et minéraux nécessaires à la vie. De plus, la faible profondeur des eaux permet au soleil d'apporter l'énergie nécessaire au phytoplancton, premier maillon de la chaîne alimentaire. 95 % de la population mondiale vivant à moins de 500 km des côtes, on comprend pourquoi la pression anthropique sur le littoral est une affaire à prendre au sérieux !
ref. 110
Phoque barbu sur un glaçon, devant le glacier de Lilliehöök, Svalbard, Arctique.
Si vous voyez aux abords d'un glacier, dans un fjord ou dans le pack (la banquise morcelée), une silhouette allongée en forme de cigare, terminée par une petite tête, et si, à l'approche, vous pouvez distinguer ses moustaches prédominantes, alors il n'y a plus aucun doute, c'est lui : le phoque barbu ! Contrairement aux autres phoques du quartier, son pelage est uniforme et n'affiche ni tâches ni anneaux. Il est sombre lorsqu'il est mouillé, gris clair lorsqu'il est sec. Avec ses 300 kg et ses 2,5 m de long, c'est le plus gros des phoques de l'hémisphère nord.
Ses moustaches sont une extension de son sens du toucher et lui servent à détecter crabes, crevettes, mollusques et poissons benthiques (situés sur le fond) jusqu'à 200 mètres sous le niveau de la surface.
Une de ses caractéristiques est d'avoir, au bout de ses nageoires pectorales, des griffes qu'il utilise pour entretenir son trou de respiration dans la banquise, qu'il ne choisit jamais trop épaisse.
Il n'est pas grégaire et vit plutôt en solitaire. Lorsqu'il est sur une plaque de glace, il se place toujours au bord de l'eau, prêt à s'enfuir à la moindre alerte. Il n'est pas farouche et des touristes dans une embarcation légère peuvent aisément l'approcher.
C'est la proie favorite des ours et des hommes au Groenland. Les Inuits utilisent sa chair pour nourrir leurs chiens de traîneaux !
ref. 111
Cailloux sur la toundra. Svalbard, Arctique.
Ce type de paysage est classique en région arctique. Tous ces cailloux dispersés de-ci de-là sur la toundra proviennent en réalité du sous-sol. Ils bougent lentement au rythme du cycle gel-dégel à l'intérieur du sol, jusqu'à sortir et se retrouver en surface.
Seuls quelques dizaines de centimètres sous la surface du sol vont dégeler au printemps, formant parfois de la boue. Comme le sol en profondeur est gelé, et que la glace est plus légère que l'eau (la preuve : les icebergs flottent), le sol gelé «pousse» la boue de surface vers le haut, emportant avec lui les parties les plus dures : les cailloux.
ref. 112
Touristes visitant le glacier de Hans. Détroit de Horn, Svalbard, Arctique.
La région arctique côté Amérique et Russie est accessible par voie terrestre. En revanche, lorsqu'on visite des archipels comme ici celui du Svalbard, le navire est recommandé. Les côtes sont très découpées et il n'existe aucune route à l'intérieur des terres. La randonnée est possible, mais il faudrait emporter avec soi deux mois de nourriture et avoir autant de temps à disposition.
Les navires proposent deux à trois visites par jour. Là, il s'agit de faire une petite promenade sur le Hansbreen (glacier de Hans, en norvégien) en guidant quelques 120 passagers de tous pays aux abords des crevasses. Certains d'entre eux voient de la neige et de la glace pour la première fois de leur vie.
La difficulté consiste à tempérer leur enthousiasme qui leur fait parfois oublier le danger.
ref. 113
La toundra, c'est ça! Arctique.
Si les eaux polaires foisonnent de plantes, il en est autrement du milieu terrestre... Voici un sol typique arctique. Recouvert d'une végétation basse et rase, dont l'évolution a sélectionné les espèces de plantes pouvant subsister au climat polaire arctique : pas d'ensoleillement en hiver, froid intense, températures faibles en été, pluviométrie faible...
Toutes ces plantes sont recouvertes de neige en hiver. Cela peut paraître absurde, mais la neige est u isolant thermique. Il y fera moins froid au dessous, près du sol, qu'au dessus, à l'air frais ! Les plantes qui ont osé dépasser de la neige en hiver ont été tuées par le froid. Il faut aussi tenir compte d'un ensoleillement moyen annuel assez bas. Le sol est gelé en permanence tout l'année sur des centaines de mètres d'épaisseur. Seul un mètre d'épaisseur, en surface, dégèle durant l'été, formant ainsi un sol fertile.
Voici pourquoi on ne trouve pas d'arbres en Arctique.
Toutes ces plantes poussent très lentement, et ont de très courtes racines. On y compte surtout des mousses et des lichens mais aussi quelques centaines de plantes plus évoluées.
On ressent une texture très molle lorsqu'on se promène dessus (avec précaution), comme si l'on marchait sur un matelas !Si les eaux polaires foisonnent de plantes, il en est autrement du milieu terrestre. Voici un sol arctique typique, recouvert d'une végétation basse et rase. L'évolution a sélectionné les espèces les plus résistantes au climat polaire arctique, ce qui signifie pas d'ensoleillement en hiver, froid intense, températures basses en été, pluviométrie faible, etc.
Toutes ces plantes sont recouvertes de neige en hiver. Cela peut paraître absurde, mais la neige est un isolant thermique. Il fait moins froid au-dessous, près du sol, qu'au-dessus, à l'air libre. Les plantes qui s'aventurent au-dessus du manteau neigeux protecteur n'ont aucune chance de survie. Il faut aussi tenir compte d'un ensoleillement moyen annuel assez bas. Le sol est gelé en permanence toute l'année sur des centaines de mètres d'épaisseur. En surface, seul un mètre dégèle durant l'été, donnant ainsi un sol fertile.
Voici pourquoi on ne trouve pas d'arbres en Arctique.
Toutes ces plantes poussent très lentement et ont de très courtes racines. On trouve surtout des mousses et des lichens mais aussi quelques centaines de plantes plus évoluées.
On sent une texture très molle lorsqu'on se promène dessus (avec précaution), comme si l'on marchait sur un matelas.
ref. 114
Saxifraga cespitosa. Arctique.
Avec ces 5 petites pétales blanches et ses pistils jaunes, voici la Saxifraga cespitosa, appelée communément Saxifrage cespiteux, Saxifrage en touffe, ou encore Saxifrage en coussinet.
Elle ne fait, comme beaucoup de fleurs de l'Arctique, que quelques centimètres de hauteur, pas plus.
Ses graines et feuilles sont riches en lipides. C'est une plante qui pousse très lentement et est très sensible aux températures chaudes qui pourraient la tuer (attention au réchauffement climatique).
Le printemps en Arctique est très très court! Au Svalbard, où j'ai pris ce cliché, il ne dure que deux semaines, de fin juin à début juillet! Il ne faut donc pas manquer de les photographier avant qu'elles ne disparaissent pour le reste de l'année!
Voici donc le genre de fleurs qu'on peut trouver sous les hautes latitudes de l'hémisphère nord ! Ne vous attendez pas à Lilas et coquelicots !Avec ses 5 petits pétales blancs et ses pistils jaunes, voici la Saxifraga cespitosa, appelée communément saxifrage cespiteux, saxifrage en touffe, ou encore saxifrage en coussinet.
Comme beaucoup de fleurs de l'Arctique, elle n'a que quelques centimètres de hauteur, pas plus.
Ses graines et ses feuilles sont riches en lipides. C'est une plante qui pousse très lentement et demeure très sensible aux températures élevées qui peuvent la faire disparaître (attention au réchauffement climatique).
Le printemps en Arctique est très, très court. Au Svalbard, où a été pris ce cliché, il ne dure que deux semaines, de fin juin à début juillet. Il ne faut donc pas manquer de photographier ces fleurs avant qu'elles ne s'éclipsent pour le reste de l'année.
Voici donc le genre de fleurs qu'on peut trouver sous les hautes latitudes de l'hémisphère nord. Ne vous attendez ni à des lilas ni à des coquelicots !
ref. 115
Lorsque deux ours se rencontrent... Arctique.
L'ours est une espèce profondément solitaire. La femelle va s'occuper seule des deux petits en général, pendant deux ou trois ans, suite à quoi elle les abandonnera, en espérant que leur éducation leur permettra de survivre. Les mâles, eux, restent toujours seuls et ne s'occupent pas des petits.
Il évitera ainsi de croiser tout autre individu ou bien l'ignorera totalement si un autre ours est dans les parages. Les rares rencontres entre mâle et femelle sont intéressées et encouragées à des fins de reproduction. Parfois, en période de famine, les mâles peuvent même faire preuve de cannibalisme en tuant et mangeant des oursons !
Mais, rarement, des ours mâles se rencontreront. Si cela arrive, ils se défieront et se battront. Pour cette raison, cette scène est extraordinaire : deux mâles jouant ensemble ! Même les guides observant les ours depuis 25 ans n'ont vu ça qu'une ou deux fois dans leur vie !L'ours est une espèce profondément solitaire. La femelle s'occupe seule des petits, deux en général, pendant deux ou trois ans, puis elle les abandonne, en espérant que tout ce qu'elle leur a appris leur permettra de survivre. Les mâles, eux, restent toujours seuls et ne s'occupent pas des petits.
Lorsqu'un congénère est dans les parages, un ours mâle fait en sorte d'éviter la rencontre ou bien ignore totalement l'autre individu. Les rares rencontres entre mâle et femelle sont intéressées et visent l'accouplement. Parfois, en période de famine, les mâles peuvent même faire preuve de cannibalisme en tuant et dévorant des oursons.
Mais des ours mâles se rencontrent rarement. Si cela arrive, ils se défient et se battent. C'est pour cette raison que cette scène est extraordinaire : deux mâles jouent ensemble. Même les guides observant les ours depuis 25 ans n'ont assisté à ce spectacle qu'une ou deux fois dans leur vie !
ref. 116
Mouette tridactyle en vol. Arctique.
Tridactyle, car trois pattes! (dactylus = doigt en grec ancien). Sa quatrième patte en général placée derrière, comme les poulets, et que possède les autres 'Laridés' (les mouettes et goélands, oiseaux de la même famille) a disparu au cours de l'évolution.
On la reconnaît grâce à son œil bien noir, son bec uniforme jaune citron, des pattes courtes et noires, et le bout des ailes encrées de noir.
C'est l'un des oiseaux marins les plus abondants de l'hémisphère nord (plusieurs millions d'individus). Il niche essentiellement sur les terres circumpolaires, sur des rives à même les falaises, mais également un peu plus au sud comme en Europe: on le retrouve d'ailleurs sur nos côtes bretonnes ! Les individus qui nichent plus au nord, comme celui photographiée ici et qui niche dans l'archipel du Svalbard, migrent et parent hiverner sous des latitudes plus tempérées, rejoignant parfois leur congénères qui résident à l'année en Norvège ou aux îles britanniques.
C'est une espèce vraiment hauturière, c'est-à-dire qu'elle chasse principalement en haute mer, en attrapant les petits poissons à la surface, elle ne plonge pas vraiment.
Durant l'époque victorienne, les britanniques décoraient leurs chapeaux de luxe avec des ailes de juvéniles (poussins à peine émancipés)... Quel gâchis!Tridactyle, car trois doigts (de «dactylus», doigt en grec ancien). Le quatrième, placé derrière, comme chez les poulets, et que possèdent les autres «Laridés» (les mouettes et les goélands, des oiseaux de la même famille) a disparu au cours de l'évolution.
On reconnaît cette mouette grâce à son œil bien noir, son bec uniforme jaune citron, ses pattes courtes et noires, et l'extrémité de ses ailes encrée de noir.
C'est l'un des oiseaux marins les plus abondants de l'hémisphère nord (plusieurs millions d'individus). Il niche essentiellement sur les terres circumpolaires, sur les rives, à même les falaises, mais également un peu plus au sud comme en Europe : on le retrouve d'ailleurs sur nos côtes bretonnes. Les individus qui nichent plus au nord, comme celui photographié ici, et ceux qui nichent dans l'archipel du Svalbard, migrent et partent hiverner sous des latitudes plus tempérées, rejoignant parfois leurs congénères qui résident à l'année en Norvège ou sur les Iles Britanniques.
C'est une espèce vraiment hauturière, c'est-à-dire qu'elle chasse principalement en haute mer, attrapant les petits poissons à la surface, mais elle ne plonge pas vraiment.
Durant l'époque victorienne, les Britanniques décoraient leurs chapeaux de luxe avec des ailes de juvéniles (poussins à peine émancipés). Quel gâchis !
ref. 117
Mouettes blanches ramassant les miettes du déjeuner d'un ours blanc. Arctique.
Sur cette scène de crime on aperçoit très souvent la mouette ivoire : cet oiseau d'un blanc pur uni, aux pattes courtes et noires et au bec jaune pâle.
La mouette ivoire, qui est une espèce purement arctique, ne se trouve qu'au delà de 70°N, même en hiver, alors que la plupart des autres oiseaux migrent vers le Sud pour échapper au froid intense des mois les plus rudes de la nuit polaire. Elle s'est adaptée depuis la dernière glaciation en réduisant la taille de ses pattes palmées pour minimiser ses pertes énergétiques au contact de la neige et ses griffes se sont courbées afin d'améliorer son adhérence à la glace.
Cette mouette, bien que pouvant pêcher des petits poissons et crustacés, dépend essentiellement des miettes laissées autour de la prise de repas des ours blancs, où elle jour le rôle de charognard en grappillant les petits morceaux de gras et de chair qui salissent la banquise. C'est ainsi qu'on observe ces oiseaux presque à chaque fois qu'un ours dévore sa proie !
ref. 118
L'ours polaire: mangeur de graisse avant tout!
Parfois, il se peut qu'il profite d'une baleine échouée pour se nourrir mais l'ours ne se nourrit quasi exclusivement que de phoques. Il en nécessite en moyenne un par semaine. Comme il est plutôt mauvais chasseur, il échouera 9 fois sur 10 en moyenne, il chasse la plupart de son temps. A cause de l'environnement dans lequel il vit : eau glacée, banquise, nuit polaire (où les températures atteindront en hiver les -60°C sans vent), il a besoin d'énormément d'énergie : le gras !
Cela lui permet non seulement de faire face à ses besoins énergétiques, mais cela lui permet également de se munir de sa propre couche de graisse, indispensable protection thermique contre le froid. Pour ce même objectif, il est recouvert d'une épaisse et dense fourrure, et tout comme les chiens, il ne transpire pas ! Cela lui permet d'être complètement imperméable. C'est une des raisons pour lesquelles il ne peut pas courir longtemps ! Il ne perd de la chaleur et ne 'transpire' que par sa truffe et sa gueule.
Sur la photo on distingue très clairement la couche de graisse qui se détache très bien du corps de ce phoque. Il l'a dévorera en premier. Ensuite, il abandonnera le reste de la carcasse contenant la viande. Cette carcasse servira ensuite aux jeunes ours, encore trop inexpérimentés pour réussir à attraper leurs propres proies, et qui ont besoin de protéines pour grandir. La nature est bien faite !
ref. 119
Techniques de chasse de l'ours blanc. Arctique.
Un ours adulte passe la moitié de son temps à chasser. Il a plusieurs techniques de chasse. Au printemps, le soleil revient après la longue nuit polaire et les phoques mettent bas, offrant au prédateur la possibilité de faire de nouvelles prises. En effet, les phoques constituent quasi exclusivement le régime alimentaire de l'ours.
Sa méthode de chasse préférée est «à l'agloo» : il peut attendre jusqu'à une heure aux abords d'un trou de respiration de phoque (appelé «agloo») que celui-ci vienne respirer en surface pour l'attraper.
Il peut aussi débusquer les phoques cachés sous la neige ou les blocs de glace (les «hummocks»).
Puis, l’affût : bien positionné sur une plaque de banquise, près de l'eau, il attend patiemment sans bouger que quelque chose passe à sa portée.
Enfin, à l'approche : c'est-à-dire qu'il va doucement avancer vers sa proie pour se jeter dessus au dernier moment, que ce soit à terre, sur la banquise ou même dans l'eau. C'est certainement la moins efficace de ces différentes techniques et notre ours échouera dans presque tous les cas.
ref. 120
Banquise hivernale, Terre Adélie, Antarctique.
Beaucoup de monde s'imagine que la glace de mer est plane et lisse, qu'on pourrait même faire du patin à glace dessus. S'il est vrai qu'on peut pratiquer cette activité sur certains lacs gelés, la dynamique de la banquise en mer est toute autre.
Au début lorsqu'elle s'est à peine formée au début de l'hiver, oui, elle est plane comme une patinoire, mais ne peut encore supporter le poids d'un homme. Les mois passant, elle va s'épaissir car le froid persiste, et alors elle va commencer à se déformer. Les courants marins, la marée, le vent, la mer au large, engendrent des forces qui se propagent des centaines de kilomètres plus loin, provoquant fissures, déformations, polynies, sur les plaques de banquise qui peuvent être gigantesque.
Cette photo a été prise à la mi-mai en Terre Adélie, soit deux mois après que la banquise a commencé à se former.
Sa surface n'est donc plus lisse, et, à la fin de l'hiver, deviendra complètement chaotique. Parfois, marcher dessus serait comparable à marcher sur une terre volcanique, au milieu de blocs de lave plus ou moins énormes. L'évolution devient alors lente, pénible et périlleuse.
A la fin de l'hiver, la banquise sera fragilisée en surface par la montée des températures estivales qui tourneront dans la journée autour de +2°C, formant de pus en plus de plaques. A la tempête suivante, toutes les plaques seront emportées par le vent au large... C'est la débâcle : la mer libre reprend ses droits.Beaucoup de monde s'imagine que la glace de mer est plane et lisse, qu'on pourrait même y faire du patin à glace. S'il est vrai qu'on peut pratiquer cette activité sur certains lacs gelés, la dynamique de la banquise en mer est toute autre.
Au début de l'hiver, lorsqu'elle s'est à peine formée, oui, elle est plane comme une patinoire, mais ne peut encore supporter le poids d'un homme. Les mois passant, elle va s'épaissir car le froid persiste, et alors, elle va commencer à se déformer. Les courants marins, la marée, le vent, la mer au large, engendrent des forces qui se propagent à des centaines de kilomètres, provoquant fissures, déformations, polynies, sur les plaques de banquise qui peuvent être gigantesques.
Cette photo a été prise à la mi-mai en Terre Adélie, soit deux mois après que la banquise a commencé à se former.
Sa surface n'est donc plus lisse, et, à la fin de l'hiver, elle deviendra complètement chaotique. Marcher sur ce sol gelé peut se comparer à la progression sur un terrain volcanique, au milieu de blocs de lave plus ou moins énormes. L'évolution devient alors lente, pénible et périlleuse.
A la fin de l'hiver, la banquise est fragilisée en surface par la montée des températures estivales qui tournent dans la journée autour de +2°C, formant de plus en plus de plaques. A la tempête suivante, toutes les plaques seront emportées au large par le vent. C'est la débâcle : la mer libre reprend ses droits.
ref. 121
Colonne de manchots empereur rejoignant leur colonie. Terre Adélie, Antarctique.
Une colonne ! L'arrivée des empereurs reste un souvenir inoubliable.
Le cycle du Manchot empereur est parfaitement synchronisé avec le cycle de formation et de débâcle de la banquise. Lorsque la banquise se forme, aux environs du mois de mars, les empereurs arrivent. En marchant sans cesse, parfois par tranche de plus de 24 heures d'affilée, ils rejoignent leur site de reproduction qui se situe sur la banquise, loin de la mer libre, dans un environnement stable, sûr, et protégé des débâcles.
À la fin de l'hiver, la débâcle fait disparaître la banquise. La mer libre est alors toute proche de la colonie et, ô miracle !, comme par hasard, cela correspond au moment où les poussins sont tout juste émancipés. Ils prendront leur bain pour la première fois et s'en iront pêcher, seuls, affrontant les dangers, et ne reviendront sur le site où ils sont nés que 4 ans plus tard pour, à leur tour, donner la vie.
Toute perturbation dans le cycle de la banquise en Antarctique a donc un impact direct sur le succès de reproduction du Manchot empereur.
ref. 122
Colonie de manchots empereur sous le blizzard hivernal. Terre Adélie, Antarctique.
Cet oiseau marin vit chaque année 8 à 9 mois sur la banquise pour assurer son cycle de reproduction. C'est la seule espèce animale à affronter l'hiver antarctique. Toutes les autres partent à la fin de l'été pour éviter les rigueurs de l'hiver. C'est ce qu'on appelle le 'paradoxe de l'empereur'.
Mais pourquoi ? Tout simplement à cause de sa taille imposante. C'est le plus grand et lourd de tous les manchots. Emblématique de l'Antarctique, son poids atteint les 40Kg en moyenne et sa taille 1,20m ! Ils sont forts comme un jeune garçon, endurants et difficiles à attraper !
L’œuf de son poussin pèse autour de 600g et le poussin émancipé autour de 16Kg ! Avec un poussin d'une tailla pareil, le court été antarctique de 4 mois ne suffit pas à le faire grandir et grossir aussi vite.
Voilà pourquoi il affronte l'hiver.
Pendant cette période de couvaison, il va jeûner, et minimiser ses pertes énergétiques en se rapprochant les uns des autres, pour pouvoir jeûner encore plus longtemps. 2 mois pour les femelles, 4 pour les mâles qui couveront l’œuf une fois pondu.
Ces regroupements, par l'allure de carapace à cause de toutes ces petites têtes jointes les unes contre les autres portent le nom de 'tortue'.
ref. 123
Le raid : transport exceptionnel terrestre à travers l'Antarctique. Cap prud'homme, Terre Adélie, Antarctique.
Voici un moyen de transport hors du commun. On appelle ça 'le raid'. Cela consiste à acheminer, depuis la côte de Terre Adélie où se trouve la Station Dumont d'Urville, tout le matériel nécessaire à destination de la station Concordia, par voie terrestre : plus économique d'un point de vue financier et en consommation de carburant également.
Ce sont ainsi 150 tonnes environ qui sont transportées à chaque voyage : nourriture, pièces de rechange, matériel scientifique, de construction et de maintenance, outils, carburant pour les véhicules et les avions, affaires personnelles des hivernants, etc...
Avec une consommation de 5L par kilomètre parcouru pour chaque tracteur, à raison de 10km/h en moyenne, il faut 10 jours pour parcourir les 1100 km qui séparent Concordia de Dumont d'Urville. Suivent alors 3 jours d'opération de chargement/déchargement avant de prendre le chemin du retour avec les déchets et tout le matériel qui doit repartir.
Les tracteurs sont 'antarctisés', c'est-à-dire adaptés aux conditions de l'Antarctique. Ils suivent une route balisée par GPS et cette chaîne de tracteurs forme un convoi de plusieurs centaines de mètres de long !
Un aller et retour s'organise donc en un mois. Il y aura ainsi trois allers et retours durant le court été polaire...Voici un moyen de transport hors du commun. On appelle ça «le raid». Cela consiste à acheminer, depuis la côte de Terre Adélie où se trouve la station Dumont d'Urville, tout le matériel nécessaire à destination de la station Concordia, par voie terrestre. C'est plus économique d'un point de vue financier et en termes de consommation de carburant également.
Ce sont ainsi 150 tonnes environ qui sont transportées à chaque voyage : nourriture, pièces de rechange, de construction et de maintenance, matériel scientifique, outils, carburant pour les véhicules et les avions, affaires personnelles des hivernants, etc.
Avec une consommation de 5 l par kilomètre parcouru pour chaque tracteur, à raison de 10 km/h en moyenne, il faut 10 jours pour parcourir les 1.100 km qui séparent Concordia de Dumont d'Urville. Suivent alors 3 jours d'opération de chargement et de déchargement avant de prendre le chemin du retour avec les déchets et tout le matériel qui doit repartir.
Les tracteurs sont «antarctisés», c'est-à-dire adaptés aux conditions de l'Antarctique. Ils suivent une route balisée par GPS et cette chaîne de tracteurs forme un convoi de plusieurs centaines de mètres de long.
En un mois, on organise un aller-retour. Il y aura ainsi trois allers-retours durant le court été polaire.
ref. 124
Une carotte de glace vieille de 800 000 ans! Dôme C, Antarctique.
Voici ce que cet homme tient dans la main : une carotte. Elle n'a pas été cueillie dans la terre et vous ne la mangerez pas en salade ce soir.
C'est comme cela qu'on appelle un échantillon extrait à l'intérieur de la glace, à l'aide d'un carottier. C'est une machine foreuse qui est constituée d'un tube en métal d'à peu près 1,20 m de long, 15 cm de large, et qui fore la glace comme une perceuse géante. A la manière d'une seringue, ce foret est creux en son centre, ce qui permet d'extraire un échantillon de la forme d'un cylindre. On extrait ainsi, mètre après mètre, des échantillons qui proviennent d'une profondeur de plus en plus grande, jusqu'à presque atteindre le socle rocheux. Ici, on peut voir, noté sur cet échantillon, que la carotte a été prélevée à 3.100 m de profondeur.
La neige la plus fraîche et la plus récente se trouve en surface, la plus vieille, celle des années précédentes, en dessous. Plus la glace est profonde, plus elle est ancienne. Cette carotte, extraite à 3.100 mètres de profondeur, a environ 800 000 ans !
Cela permet aux climatologues, en analysant la composition chimique des bulles d'air emprisonnées dans cette glace, de reconstituer les climats antérieurs.
Les carottes sont analysées en partie sur place, mais aussi dans différents laboratoires du monde entier. Une partie est conservée ici, dans cette grotte naturelle au Dôme C, quelques mètres sous la surface où la température reste à -50°C toute l'année.
ref. 125
Le ciel le plus beau du monde. Dôme C, Antarctique
Des astronomes ont prouvé, depuis peu, que le plus beau ciel du monde n'est pas celui du désert d'Atacama, au Chili, mais le ciel du centre de l'Antarctique !
Une des raisons en est la sécheresse de l'air. Si l'Antarctique est connu pour sa froideur, on ne sait pas toujours que c'est le continent le plus sec au monde. Il y fait plus sec encore que dans les déserts d'Atacama ou du Sahara. Cette sécheresse est justement due au froid. L'humidité contenue dans l'air gèle et tombe, le rendant particulièrement transparent.
De plus, l'altitude et l'absence de pollution atmosphérique en font un paradis pour les astronomes.
Mais il est complexe d'y développer des sites astronomiques d'envergure à cause du froid extrême et de la difficulté d'accès au continent.
ref. 126
Météorologue durant la nuit polaire. Station Concordia, Antarctique.
En hiver, les stations polaires antarctiques sont des centres de production de données scientifiques. Certaines disciplines, comme la météorologies, nécessitent des données quotidiennes, continues ou ponctuelles, 365 jours par an, durant des décennies...
C'est ainsi que dans le monde entier, sont lancés, chaque jour, à la même heure, des ballons-sondes 'PTU' qui mesure la pression, la température et l'humidité de l'air. Une petite sonde dotée d'une antenne se trouve accrochée à la base de ce ballon rempli d’hélium. Une fois le ballon lâché, il montera jusque 20km d'altitude environ où il éclatera. Et oui! la baisse de pression de l'atmosphère fera gonfler le ballon jusqu'à son éclatement !...
En Antarctique donc, quel que soit le temps et les conditions, les hivernants joueront le rôle de météorologue chaque jour une année durant !En hiver, les stations polaires antarctiques sont des centres de production de données scientifiques. Certaines disciplines, comme la météorologie, nécessitent des données quotidiennes, continues ou ponctuelles, 365 jours par an, durant des décennies.
C'est ainsi que, dans le monde entier, sont lancés, chaque jour, à la même heure, des ballons-sondes «PTU» qui mesurent la pression, la température et l'humidité de l'air. Une petite sonde dotée d'une antenne se trouve accrochée à la base de ce ballon rempli d’hélium. Une fois lâché, il montera jusqu'à 20 km d'altitude environ où il éclatera. La baisse de pression atmosphèrique fera gonfler le ballon jusqu'à son éclatement.
En Antarctique donc, quels que soient le temps et les conditions, les hivernants joueront le rôle de météorologues, chaque jour, une année durant.En hiver, les stations polaires antarctiques sont des centres de production de données scientifiques. Certaines disciplines, comme la météorologie, nécessitent des données quotidiennes, continues ou ponctuelles, 365 jours par an, durant des décennies.
C'est ainsi que, dans le monde entier, sont lancés, chaque jour, à la même heure, des ballons-sondes «PTU» qui mesurent la pression, la température et l'humidité de l'air. Une petite sonde dotée d'une antenne se trouve accrochée à la base de ce ballon rempli d’hélium. Une fois lâché, il montera jusqu'à 20 km d'altitude environ où il éclatera. La baisse de pression atmosphèrique fera gonfler le ballon jusqu'à son éclatement.
En Antarctique donc, quels que soient le temps et les conditions, les hivernants joueront le rôle de météorologues, chaque jour, une année durant.
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Tombée de la nuit polaire. Haut plateau antarctique.
Après le jour polaire de plusieurs mois, où le Soleil tourne constamment dans le ciel au dessus de notre tête, vient la nuit polaire... Mais une transition existe entre les deux, transition durant laquelle il fera jour et nuit 'normalement'. Tout d'abord le jour l'emportera sur la nuit, puis la nuit l'emportera sur le jour, lorsque... un beau jour ;-) … autour de midi, le lever de Soleil se transforme en coucher de Soleil... le lendemain, il ne se lèvera pas. La nuit polaire a alors commencé...
Elle durera plus ou moins longtemps en fonction de la latitude. Une nuit sur le cercle polaire, 3 mois à 1000km plus au sud à 75°S de latitude sud, et enfin, 6 mois au pôle Sud géographique...
Puis, le cycle s'inverse...Après le jour polaire de plusieurs mois, alors que le soleil tourne constamment dans le ciel au- dessus de notre tête, vient la nuit polaire. Mais, une transition existe entre les deux, transition durant laquelle il fait jour et nuit «normalement». Tout d'abord, le jour l'emporte sur la nuit, puis la nuit l'emporte sur le jour, lorsque, à un moment donné, autour de midi, le lever de soleil se transforme en coucher de soleil. Le lendemain, il ne se lève pas. La nuit polaire commence alors.
Elle dure plus ou moins longtemps en fonction de la latitude : une nuit si nous sommes sur le cercle polaire, 3 mois à 1.000 km plus au sud (à 75°S de latitude sud) et enfin, 6 mois au pôle Sud géographique.
Puis, le cycle s'inverse.
ref. 128
Haut plateau antarctique.
Voici à quoi ressemble réellement le continent antarctique. Autre chose que des manchots, des baleines et autres phoques qu'on ne retrouve que sur les côtes. Tout le reste n'est que désert à perte de vue, du blanc partout, un espace où aucune vie n'est possible. C'est l'unique endroit au monde où la vie n'existe pas. Sur un territoire plus grand que l'Europe, vous ne trouverez ni un brin d'herbe, ni un seul moucheron, ni scarabée ou insecte. R-I-E-N !
En son centre, comme sur cette photo où plus de trois kilomètres de neige compactée par le temps se trouvent sous nos pieds, voici l'endroit le plus froid du monde : même une bactérie ne peut y survivre.
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Sols polygonaux. Arctique.
En Arctique où l'on trouve du pergélisol (sol gelé en permanence sur des dizaines de mètres et dont les couches superficielles dégèlent chaque été), le cycle gel/dégel annuel dilate et contracte respectivement la surface du sol. Après quelques milliers d'années, ce phénomène forme ces motifs de forme hexagonale, dans un sol recouvert de cailloux ou de toundra.
C'est un phénomène typique des sols froids. C'est donc un bon indicateur de lieux où il y a eu un âge glaciaire un jour, comme dans le bassin parisien !En Arctique où l'on trouve du pergélisol (sol gelé en permanence sur des dizaines de mètres et dont les couches superficielles dégèlent chaque été), le cycle gel-dégel annuel dilate et contracte alternativement la surface du sol. Après quelques milliers d'années, ce phénomène forme ces motifs de forme hexagonale, dans un sol recouvert de cailloux ou de toundra.
C'est un phénomène typique des sols froids. C'est donc un bon indicateur des lieux qui ont connu un jour un âge glaciaire, comme le Bassin parisien par exemple.
ref. 131
Mine de marbre désafectée. Ny London, île de Bloomstrand, Svalbard, Arctique.
La ruée vers... le marbre ! L'époque de l'apogée de l'industrie minière a été marquée par son plus grand entrepreneur, l'anglais Ernest Mansfield, à la tête de la 'Compagnie d'Exploration du Nord'. Obsédés par ses fouilles géologiques pour trouver du marbre, il fonda le site 'Nouveau Londres' (Ny London) utilisé entre 1910 et 1920 et jusque 60 ouvriers vivaient ici. Malheureusement, le marbre était de très mauvaise qualité à cause des nombreuses fissures du au gel... et le projet du être abandonné.
C'est aujourd'hui l'un des sites historiques les plus importants au Svalbard. Entièrement protégé, il est interdit de marcher sur les restes jonchant le sol. Les scientifiques continuent cependant de maintenir les cabanes en l'état lorsqu'ils les utilisent pour s'abriter durant quelques jours pour les besoins de leur campagne.La ruée vers le marbre. L'apogée de l'industrie minière a été marquée par le plus grand entrepreneur anglais, Ernest Mansfield, à la tête de la «Compagnie d'Exploration du Nord». Obsédé par ses fouilles géologiques pour trouver du marbre, il fonda le site «Nouveau Londres» (Ny London), utilisé entre 1910 et 1920. Jusqu'à 60 ouvriers vivaient ici. Malheureusement, le marbre était de très mauvaise qualité à cause des nombreuses fissures causées par le gel et le projet dut être abandonné.
C'est aujourd'hui l'un des sites historiques les plus importants au Svalbard. Comme il est entièrement protégé, il est interdit de marcher sur les restes jonchant le sol. Les scientifiques continuent cependant de maintenir les cabanes en l'état car ils les utilisent pour s'abriter lors des périodes de campagnes.
ref. 133
Croisière touristique en Arctique : approche d'un ours polaire...
Les espaces vierges à perte de vue, les rencontres symboliques avec des animaux représentatifs du bout du monde, le tourisme en milieu polaire se porte bien, et même de mieux en mieux !
Ce sont aujourd'hui plus de 1 million de touristes qui se rendent en arctique chaque année. Un des moyens de transport privilégié reste bien entendu le bateau, la croisière, qui permet de s'aventurer dans les glaces et de parcourir les kilomètres nécessaires à la visite de sites d'exception, séparés les uns des autres parfois de plusieurs centaines voire quelques milliers de kilomètres.
C'est un tourisme particulier, très cadré, dont le but est de privilégier la découverte et le savoir, tout en laissant intact les sites visités et en respectant la faune. La connaissance des guides est là pour faire respecter ces règles. Une association de tours opérateurs s'est formée afin d'officialiser cet état d'esprit : l'AECO (Association des Opérateurs de Croisières-Expéditions en Arctique), pour assurer une visite pérenne des milieux polaires.
Certains pourront dire que cela induit un dérangement auprès des animaux, que cela engendre de la pollution, des risques inutiles en cas d'urgence médicale, etc...
Peut-être. Mais dans une moindre mesure. Que dire alors des projets d'exploitation minier et pétrolifère de la région ? A côté de qui l'impact touristique (bien géré et contrôlé) paraît dérisoire.
En tant qu'industrie à part entière, l'un des objectifs du tourisme est de continuer à prospérer. Pour cette raison, il est dans l'intérêt de cet industrie de faire en sorte que les animaux soient toujours présents et les sites propres. C'est donc un business éthiquement positif, dont l'apport financier ne peut que contribuer à créer des sanctuaires et réserves, faisant concurrence par exemple à des projets d'exploitation de matières premières. De plus l'éducation et le fait de rapprocher les gens des milieux polaires les rend plus instruits, impliqués et renoue le lien brisé entre le monde des humains et notre milieu naturel. Voici donc pourquoi je crois au tourisme bien géré, pas seulement dans les milieux polaires, mais dans tous les milieux naturels.Des espaces vierges à perte de vue, des rencontres symboliques avec des animaux représentatifs du bout du monde, le tourisme en milieu polaire se porte bien, et même de mieux en mieux.
Ce sont aujourd'hui plus de 1 million de touristes qui se rendent en Arctique chaque année. Un des moyens de transport privilégié reste bien entendu le bateau, la croisière, qui permet de s'aventurer dans les glaces et de parcourir les kilomètres nécessaires à la visite de sites d'exception, séparés les uns des autres parfois par plusieurs centaines, voire quelques milliers de kilomètres.
C'est un tourisme particulier, très cadré, dont le but est de privilégier la découverte et le savoir, tout en laissant intacts les sites visités et en respectant la faune. La connaissance des guides est là pour faire respecter ces règles. Une association de tours-opérateurs s'est formée afin d'officialiser cet état d'esprit : l'AECO (Association des Opérateurs de Croisières-Expéditions en Arctique). Elle assure aussi une fréquentation pérenne des milieux polaires.
Certains pourront dire que cela induit un dérangement des animaux, que cela engendre de la pollution, génère des risques inutiles en cas d'urgence médicale, etc.
Peut-être. Mais dans une moindre mesure. Que dire alors des projets d'exploitation minière et pétrolifère de la région, en comparaison desquels l'impact du tourisme (bien géré et contrôlé) paraît dérisoire ?
Comme c'est une ressource à part entière, l'activité touristique entend continuer à prospérer. Pour cette raison, il est dans l'intérêt des acteurs de cette industrie de s'appliquer à ce que animaux soient toujours présents et que les sites soient propres. C'est donc un business positif au niveau éthique, et dont l'apport financier ne peut que contribuer à créer des sanctuaires et des réserves, en faisant concurrence à des projets d'exploitation de matières premières, par exemple. De plus, l'éducation et le fait de faire découvrir aux gens le milieu polaire les rend plus impliqués et cela renoue le lien brisé entre le monde des humains et notre milieu naturel. Voici donc pourquoi il faut encourager un tourisme bien géré, pas seulement dans les milieux polaires, mais dans tous les milieux naturels.
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Rennes. Arctique.
Là, aucun doute, nous sommes en Arctique. Il n'existe pas d'animaux terrestres en Antarctique. Les uniques animaux de l'Antarctique sont des animaux marins (baleines, oiseaux marins, phoques, etc.) qui ne sont présents qu'autour des côtes du continent.
Voici des rennes, ou caribous en québécois. Leur nom canadien provient d'une langue d'Amérique du Nord et signifie «celui qui gratte le sol». En effet, il adopte cette attitude en hiver pour gratter la neige et le sol gelé afin de dénicher les lichens dont il se nourrit. Riches en lipides, les lichens fermentent dans son estomac, ce qui dégage de la chaleur et lui permet de se réchauffer aussi en hiver, période durant laquelle il vit principalement sur les réserves accumulées pendant l'été.
Ceux qui vivent au Svalbard sont un peu plus petits et trapus que ceux des latitudes plus basses : ainsi, l'animal minimise la surface d'échange avec l'extérieur et donc, évite de perdre de l'énergie pour rien. Il a de larges sabots dont le creux contient des poils, signe de son adaptation aux sols enneigés.
C'est le seul cervidé dont les mâles et les femelles possèdent tous deux des bois, qui sont couverts de velours et très vascularisés. Ce velours est un prolongement du sens du toucher très développé : ils savent donc parfaitement où se situent leurs bois dans l'espace. Les mâles les perdent juste après le rut, tandis que les femelles les conservent l'hiver et les perdent après la mise bas. Encore un signe d'adaptation.
La population des rennes du Svalbard a pratiquement disparu à cause de la chasse qui a duré jusqu'en 1952. A cette date, l'espèce a été déclaré protégée par les Norvégiens. Les rennes sont depuis relativement abondants.
Les seuls prédateurs sont le loup et l'ours polaire.
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A la rencontre de l'ours polaire. Arctique.
L'ours polaire est l'emblème par excellence de l'Arctique. Qui ne voudrait pas croiser son regard ? Quelques privilégiés pourront, grâce à une croisière onéreuse, s'offrir ce souvenir impérissable.
Savoir positionner un bateau à bonne distance de l'ours, pas trop près car il pourrait vous sauter dessus sans prévenir, ni trop loin pour offrir la meilleure expérience aux passagers, manœuvrer lentement pour que tout le monde soit bien positionné pour prendre une jolie photo souvenir, tenir compte en même temps de la dérive, du vent et du courant : l'approche d'un ours polaire en bateau pneumatique demande pas mal de compétences.
Sur un CV, cela peut paraître original, voire inutile, mais c'est bien ce que recherchent certaines compagnies touristiques.
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Dos de baleine bleue. Arctique.
Un souvenir aussi fort que la rencontre avec le Manchot empereur en Antarctique ou l'ours polaire en Arctique : le géant des mers, la baleine bleue !
On la dit «bleue» à cause de la couleur métallique gris-bleu de son corps.
C'est l'animal le plus lourd et le plus grand ayant jamais vécu sur Terre, plus gros que le plus gros des dinosaures.
La baleine bleue mesure plus de 30 mètres de long, son poids peut dépasser les 170 tonnes, elle est dotée de 300 fanons d'un mètre de long qui garnissent une bouche qui peut contenir 90 tonnes d'eau et de poissons. Sa langue est aussi grosse qu'un éléphant, son cœur a la taille d'une voiture, ses artères sont si larges que l'on pourrait nager à l'intérieur, son estomac peut contenir 1.000 litres de nourriture. Son petit boit 400 litres de lait par jour. Lorsqu'elle rejoint la surface pour respirer, son souffle caractéristique atteint 10 mètres de haut.
Elle migre, tout comme les baleines à bosse, en Arctique et en Antarctique durant l'été pour se nourrir de krill. Elle en consomme environ 4 tonnes par jour, soit plusieurs millions de ces petites crevettes.
Sa population a été dévastée durant la chasse à la baleine du XXème siècle et depuis qu'elle est enfin protégée, ses effectifs ont du mal à augmenter.
Aujourd'hui, il en existerait environ 10.000 réparties dans les 7 mers du monde.
Avant la chasse à la baleine, la plus grande population vivait dans les eaux antarctiques et comptait plus de 200.000 individus. Il ne reste actuellement que 0,15 % de l'effectif d'origine.
Aujourd'hui, les sonars à basse fréquence des bateaux perturbent la communication entre les baleines. Elles n'ont pas vraiment de prédateurs, étant donné leur taille et leur vitesse de nage (40 km/h), mais des cas d'attaques par des bancs d'orques ont été rapportés.
ref. 137
Ours blanc sautant d'une plaque de banquise à une autre. Arctique.
Bien que les ours possèdent une épaisse couche de graisse et une fourrure dense et qu'ils puissent nager sur des dizaines de kilomètres, ils vont tout faire pour éviter de se mouiller : il vaut mieux bondir de plaque en plaque et rester bien sec, plutôt que de perdre de l'énergie pour rien dans une eau glaciale.
ref. 138
Guillemot à miroir. Lui aussi c'est un pingouin! Arctique.
Le guillemot à miroir se reconnaît aisément grâce à son miroir blanc (voici comment on appelle la bande de couleur située sur le repli des ailes), et à ses pattes rouge vif.
Cet oiseau se retrouve sur quasiment toutes les terres entourant l'océan arctique : Groenland, Arctique canadien, Sibérie, Svalbard, Ile Jan Mayen, Ile de l'Ours, Islande.
Lui aussi fait partie de la famille des Alcidés, plus connue sous le nom de «pingouin».
L'espèce la plus représentative de la famille des Alcidés était le «grand pingouin». Il pesait jusqu'à 5 kg et mesurait jusqu'à 85 cm. Avec cette taille, il ne pouvait pas voler. Il a donc été chassé jusqu'à extinction au XIXème siècle.
Aujourd'hui, tous les «pingouins» (qui sont, rappelons-le, présents uniquement dans l'hémisphère nord), comme celui qu'on voit sur la photo, peuvent voler librement.
ref. 139
Guide touristique. Groenland, Arctique.
Un petit autoportrait. Voici à quoi ressemble un guide en Arctique. Un objet fait partie intégrante du matériel de sécurité à emporter : la carabine !
En effet, l'ours polaire est présent sur le territoire. Il fait partie de ces animaux pouvant attaquer l'homme sans raison apparente. C'est pourquoi on le considère toujours comme potentiellement dangereux. Même si c'est rare, il arrive de temps en temps que l'ours s'attaque à l'être humain.
Avant de débarquer, on vérifie toujours avec les jumelles qu'aucun ours n'est présent. Mais, étant donné l'étendue des territoires, la vitesse de déplacement de l'animal et le relief, il arrive parfois qu'on rencontre un ours lors d'une randonnée. Dans ce cas, repli général !
Les randonneurs et les touristes marchent en file indienne, toujours entre le premier guide qui ouvre la voie, armé, et le dernier guide, ici sur la photo, qui ferme la colonne.
La carabine n'est armée qu'en dernier recours, si la menace mortelle d'un ours se fait sentir. Elle est alors utilisée pour tuer, non pour intimider.
Le but étant de découvrir la région arctique, et l'espèce étant protégée, il faut donc tout faire pour éviter d'en arriver là.
Rassurez-vous, l'arme la plus utilisée par les guides et la plus indispensable aujourd’hui reste bien sûr l'appareil photo !
ref. 140
Paysage du fjord de l'ardencaple. Groenland.
La toponymie est l'étude des noms de lieux. Dans les régions reculées comme les milieux polaires, la toponymie renseigne sur l'histoire de leur découverte. Ici, les strates sédimentaires de calcaire, de gypse et d'argile de l'époque du Trias (il y a environ 240 millions d'années) sont très visibles autour du fjord de l'Ardencaple, nom donné par Douglas Clavering en 1823. Cet officier britannique explora l'Arctique cette année-là, après avoir appareillé d'Angleterre. Il a navigué en direction du Nord, il est passé par la Norvège, les Iles Lofoten, puis l'archipel du Svalbard et enfin le Groenland, découvrant et nommant de nouvelles terres.
Il a été porté disparu quatre ans plus tard, après avoir appareillé de Sierra Leone où il s'était engagé dans la lutte contre l'esclavage.
ref. 141
Village inuit d'Ittoqqortoormiit. Groenland.
Ce village inuit se situe sur la côte Est du Groenland. On a rarement vu quelque chose d'aussi triste. Ces peuples ont vu leur destin bouleversé au début du XXème siècle, quand ces «mangeurs de viande» (étymologie du mot «esquimau», considéré comme péjoratif aujourd'hui) ont rencontré l'homme blanc pour la première fois.
Les fameux «comptoirs» étaient des lieux d'échanges, de troc entre les marchandises issues de la chasse et du savoir-faire inuit (peaux de renard ou d'ours, petites sculptures en ivoire de morse, etc.) et les biens de consommation occidentaux : fusils, cartouches, casseroles, chapeaux, des biens dont la valeur était dérisoire comparée aux efforts fournis et aux risques encourus par les Inuits pour acquérir leurs trophées.
Un siècle plus tard, voici le résultat : les jeunes ne veulent plus mener la vie dure et pénible de leurs aïeux, dont le savoir-faire s'est perdu au fil des générations, mais ils essaient de se rattacher à leur tradition de chasse et de pêche, alors qu’autrefois, ces deux activités de subsistance guidaient toute la communauté. Les bateaux à moteur diesel ont remplacé les kayaks, les harpons ont cédé la place aux carabines. La loi prévoit une dérogation pour les Inuits : ils peuvent continuer à chasser l'ours alors que l'espèce est protégée.
Les étalages des récentes supérettes alignent chips et coca-cola, la société de consommation les rattrape, ne leur offrant aucun avenir, car il n'y a aucune infrastructure en place et aucun métier moderne n'est envisageable dans un lieu si reculé. Toutefois, le tourisme se développe quelque peu.
Ils ne vivent pas comme autrefois, mais ils ne vivent pas non plus à la mode occidentale. Quel sera leur devenir ?
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Le navire polaire Ocean Nova utilisé pour les croisières touristiques. Antarctique.
La plupart des navires utilisés dans le tourisme et dans la recherche scientifique ne sont pas des brise-glaces mais de simples navires polaires. La différence entre les deux est la puissance et le design. Un brise-glace possède, entre autres, une étrave renforcée en forme de lame afin de «briser» la glace. Une autre caractéristique est la puissance qui leur permet d'avancer sans souci au milieu de la banquise dont l'épaisseur dépasse un mètre. Il faut au moins 10.000 chevaux pour accomplir cette prouesse (environ 7.500 kW).
Les navires sont ainsi «classés» en fonction de leurs compétences. La plupart ne sont donc pas de vrais brise-glaces mais de «simples» navires polaires qui peuvent pousser de petites plaques de banquise fine et dont la coque renforcée ne se brise pas si le bateau est emprisonné par les glaces.
ref. 143
Manchots à jugulaire. Île de la déception, Antarctique.
La deuxième colonie de manchots à jugulaire au monde compte 50.000 couples ! Chaque année, ils se rendent au bord de l'Ile de la Déception qui fait partie des Iles Shetland du Sud à la pointe de la péninsule antarctique. Soient 100.000 individus au total qui repeuplent ces pentes volcaniques de novembre à mars. Ici, on peut apercevoir une «autoroute» qui mène à la mer : ceux qui s'y rendent nous tournent le dos, identifiables à leur plumage noir, et ceux qui reviennent de la pêche nous montrent leur plastron bien blanc.
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Ancienne station baleinière désafectée. Île de la déception, Antarctique.
Nous pouvons encore observer les réservoirs d'huile de baleine, vestiges d'une époque où l'industrie de la chasse à la baleine était une activité noble et très respectée. Il fallait du courage pour affronter les dangers des eaux polaires afin de ramener le précieux butin, principalement en Europe, où l'huile de baleine était utilisée pour alimenter les lampes des réverbères, pour faire des savons ou encore des lubrifiants pour les besoins de l'industrie mécanique.
La chasse a connu son apogée au début du XXème siècle, entre 1910 et 1930. Après avoir été sacrifiées en mer, les baleines étaient traînées sur les plages à l'aide de chaloupes. Les hommes les découpaient sur place, et la graisse partait tapisser le fond des bouilleurs, tandis que le reste de la carcasse de l'animal était laissé à l'abandon. Quel gâchis ! Une fois l'huile extraite, elle était ensuite stockée dans ces énormes fûts avant d'être acheminée vers sa destination à la fin de la saison. Des centaines, des milliers de baleines, toutes espèces confondues, étaient massacrées chaque été. Durant la Seconde Guerre mondiale, les prélèvements chutèrent de manière brutale, les grandes nations ayant trouvé d'autres chats à fouetter. Il y a un siècle, les baleines étaient tellement nombreuses le long des côtes que, parfois, les navires avaient du mal à naviguer.
Après la Seconde Guerre, des moratoires ont peu à peu été mis en place afin d'interdire complètement la chasse à la baleine. Malgré cela, les baleines ont eu beaucoup de difficulté à voir leur nombre augmenter de nouveau (surpêche, pollution, etc.). Certains pays cependant continuent de pratiquer cette chasse, comme le Japon.
ref. 145
Il neige sur une colonie de manchots papou. Antarctique.
Lorsqu'il neige en Antarctique, il peut neiger à gros flocons s'il l'on se trouve très éloigné du pôle sud, comme ici sur les côtes. En revanche, à l'intérieur du grand continent blanc, il ne neige pas du tout de cette manière ! Il y fait tellement froid qu'il y a très peu d'évaporation et donc de nuages... C'est drôle de savoir ça, mais au centre de l'Antarctique, le ciel y est souvent bleu ! L'humidité contenu dans l'air provient surtout du vent, qui des côtes, apporte de l'humidité de l'océan. Cette humidité alors gèle, et ces petits cristaux de glace, qui se forment juste quelques centaines de mètres au dessus de la surface du sol, tombent. C'est l'unique forme de précipitations qui existe alors qu'il n'y a pas de nuages, on appelle ça : 'poudrin de glace' ou 'diamond dust' en anglais.
C'est un phénomène atmosphérique qu'on peut voir à contre jour, car les petits avortons de flocons sont si minuscules qu'ils ressemblent à des paillettes virevoltantes dans l'air. En fait, à la loupe, on observe de petits bâtonnets, et pas une structure complexe comme le typique flocon de neige en forme d'étoile, qui a eu le temps de se former plus haut dans l'atmosphère.Lorsqu'il neige en Antarctique, il peut neiger à gros flocons si l'on se trouve très éloigné du pôle Sud, comme ici sur les côtes. En revanche, à l'intérieur du grand continent blanc, il ne neige pas du tout, du moins pas de cette manière. Il y fait tellement froid qu'il y a très peu d'évaporation et donc peu de nuages. Cela vous surprendra peut-être, mais au centre de l'Antarctique, le ciel est souvent bleu. Le vent venu des côtes amène l'humidité de l'océan. Cette humidité gèle, et ces petits cristaux de glace, qui se forment juste quelques centaines de mètres au-dessus du sol, tombent. C'est l'unique forme de précipitations qui existe malgré l'absence de nuages. On appelle ça : «poudrin de glace» ou «diamond dust» en anglais.
C'est un phénomène atmosphérique qu'on peut observer à contre-jour, car les petits avortons de flocons sont si minuscules qu'ils ressemblent à des paillettes virevoltant dans l'air. En fait, à la loupe, on observe de petits bâtonnets, et non pas une structure complexe comme le typique flocon de neige en forme d'étoile, qui a eu le temps de se former plus haut dans l'atmosphère.
ref. 146
Manchots adélie couvant. Brown Bluff, péninsule antarctique.
Le Manchot empereur et le Manchot Adélie sont les deux seules espèces de manchots à se reproduire uniquement en Antarctique. Le Manchot Adélie étant l'espèce de manchot qui niche le plus au Sud, c'est donc celui dont le cycle de reproduction est le plus court. Facilement reconnaissable à sa tête noire et à l'anneau blanc autour des yeux, il construit son petit nid à l'aide de cailloux afin de drainer les eaux de fonte lorsqu'il neige, sans quoi les œufs, au nombre de deux en moyenne, seraient emprisonnés dans la glace du regel nocturne et les embryons tués par le froid. Ce sont des oiseaux territoriaux qui ne laissent personne s'approcher à moins d'une largeur d'aileron, sans quoi les coups tombent avec force et vigueur.
Le fait de se regrouper de la sorte leur permet de se protéger des attaques de leurs prédateurs terrestres : les skuas, les pétrels et les goélands. Ils joignent tous en même temps leurs becs vers le ciel, empêchant l'oiseau de dérober un œuf ou un poussin.
La couvaison dure un mois pendant lequel mâles et femelles se relaient : des cycles de périodes de pêche alternent avec des temps de jeûne. Entre un mois et demi et deux mois sont nécessaires au poussin pour atteindre l'émancipation.
ref. 147
Sterne antarctique pêchant du krill. Péninsule antarctique.
Le plus intéressant à observer sur la photo n'est pas la sterne antarctique (très semblable à sa cousine du Nord, la sterne arctique), mais ce qu'elle vient de pêcher : du krill. Du norvégien «jeune poisson», le krill représente une famille de petits crustacés ressemblant à de petites crevettes roses.
Le krill se nourrit lui-même par filtrage de phytoplancton notamment, mais aussi de zooplancton et de toutes petites larves. Au printemps dans les régions polaires, Nord et Sud, la quantité de krill augmente sensiblement : le retour du soleil permet aux microalgues de se développer.
On trouve du krill dans tous les océans du monde. Il constitue l'un des éléments fondamentaux de la chaîne alimentaire. Les baleines à fanons ne migrent que pour s'en nourrir (plusieurs tonnes par jour), mais elles ne sont pas les seules : les phoques, les manchots, les oiseaux, les cétacés, les calmars, les poissons, etc., même les saumons, ce qui donne cette couleur rose à leur chair.
En terme de biomasse, le krill atteint environ 500 millions de tonnes, ce qui en fait une des espèces les plus abondantes de la planète.
Le krill fait l'objet d'une pêche industrielle. La majeure partie provient de la mer de Scotia, près de l'Antarctique à l'Est de l'Amérique du Sud. Il est utilisé pour fabriquer de la nourriture pour les poissons d'aquarium ou pour les besoins de la pharmacologie, et depuis peu, pour l'alimentation humaine, en Russie. On en voit même sur des cartes de restaurant en Patagonie.
Heureusement, la carapace des petites crevettes contient une substance nocive pour l'être humain. Ainsi, le processus d’industrialisation n'est pas satisfaisant pour envisager une consommation humaine à grande échelle. Des quotas ont été imposés mais, en terme d'éthique, cette pêche est dramatique. L'homme ne peut détruire impunément ce maillon fondamental de la chaîne alimentaire des espèces marines.
ref. 148
Cormoran fabriquant son nid. Péninsule antarctique.
Les cormorans comptent plus d'une trentaine d'espèces et sont présents à presque toutes les latitudes, de l'Antarctique à l'Arctique. Leur comportement s'est adapté en fonction de chaque milieu côtier qu'ils ont colonisé.
En Antarctique, par exemple, il ne sèche pas ses ailes au soleil en les ouvrant et en restant immobile pendant plusieurs minutes, comme c'est le cas sous des latitudes plus tempérées.
On le retrouve aux abords d'étendues d'eau libre : lacs, rivières, bassins, océans.
C'est un oiseau aquatique qui ne laisse dépasser que son cou lorsqu'il nage, son corps étant presque complètement immergé. Il se reproduit et niche à même les falaises, comme ici. C'est le seul oiseau qui, en Antarctique, fabrique un «vrai» nid, comme on le voit ici, avec des algues collectées en mer. Très bon nageur, il est capable de rester jusqu'à deux minutes sous l'eau et peut s'aventurer jusqu'à 40 mètres de fond.
L'espèce que l'on voit sur la photo est le «cormoran antarctique», reconnaissable au cercle bleu cobalt autour des yeux et à la caroncule orange vif au-dessus du bec.
ref. 149
Famille d'orques. Antarctique.
Les orques (ou épaulards) sont présentes dans tous les océans du monde et la plupart des mers. Elles font partie de la famille des dauphins : ces mammifères marins qui possèdent un unique évent pour respirer à la surface de l'eau et dont la gueule est dotée de dents.
Chaque individu est reconnaissable à des tâches plus claires situées à l'arrière de l’œil et à la forme de sa nageoire dorsale, bien plus grande chez les mâles (jusqu'à deux mètres) et dressée à la verticale sur le dos, alors que celle des femelles, plus petite, a la forme d'une faux.
C'est un superprédateur, c'est-à-dire qu'il se situe en haut de la chaîne alimentaire et n'a aucun ennemi naturel. Très intelligentes, les orques se «spécialisent» dans un type de chasse et de proie. Certaines ne se nourrissent que de poissons, tandis que d'autres chassent phoques et lions de mer. Certaines pratiquent même l'échouage sur les plages de petites otaries. Dans d'autres cas, des bancs d'orques peuvent attaquer des baleines.
Appelé «baleine tueuse» en anglais, cet animal, qu'il soit en captivité ou dans son milieu naturel, n'attaque en réalité quasiment jamais l'homme.
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Débarquement de touristes en Antarctique.
Le tourisme en Antarctique est en constant développement. Ce sont plus de 30.000 touristes qui rejoignent chaque été austral, de novembre à février, le continent blanc. 98 % de l'activité touristique consiste en des croisières à destination de la péninsule antarctique, car c'est le point le plus proche de la civilisation. Seuls 1.000 km séparent les côtes de l'Amérique du Sud du 6ème continent.
Une association a été créée afin d'assurer un tourisme durable et respectueux de la faune sauvage. C'est l’Association Internationale des Tours Opérateurs Antarctiques (IAATO) qui régule le flux des visiteurs et donne les directives à suivre. Ainsi, le travail des guides est d'encadrer les passagers, d'interdire l'accès aux zones protégées, de faire respecter les sites historiques ainsi que la tranquillité de la faune sauvage.
Ce type de tourisme, bien que très critiqué par la France comme étant une source de nuisance, est, en définitive, plus bénéfique que négatif et ce, pour deux raisons.
Premièrement, l'expérience que vont faire les visiteurs leur apporte une certaine connaissance du milieu polaire et les rend sensibles à la problématique de cet environnement, mis en péril par l'activité humaine. De ce fait, à la fin du Traité sur l’Antarctique en 2048, tous les visiteurs pourront œuvrer ensemble pour réclamer la préservation de ce continent, au lieu de son exploitation. Mais quels choix feront nos gouvernements ?
Deuxièmement, ce tourisme représente un business lucratif dont le but est de visiter des lieux intacts et d'observer des animaux représentatifs du bout du monde. Tant que faire découvrir ces territoires vierges sera synonyme d'intérêt économique, nous serons sauvés.
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Skua attrapant un oeuf de manchot. Antarctique.
Une scène classique mais difficile à capturer en photo. La vie peut être cruelle mais les skuas aussi doivent nourrir leurs poussins.
Le skua représente une famille d'une demi-douzaine d'espèces d'oiseaux qui se reproduisent sous les hautes latitudes des deux hémisphères. On le retrouve donc en été aussi bien en Arctique qu'en Antarctique.
Au Sud, on trouve le skua antarctique aussi bien que le skua subantarctique, un peu plus sombre et plus gros, comme celui de cette photo.
Ils se nourrissent essentiellement de krill et de petits poissons en mer mais, pendant la période de reproduction des manchots, ils profitent des œufs et des poussins. Ils sont également kleptoparasites (ils s'emparent du poisson attrapé par d'autres oiseaux, notamment lors de combats en vol ou à terre) et, opportunistes, comme les goélands dont leur famille est voisine : c'est-à-dire qu'ils se nourrissent de ce qu'ils trouvent, comme de cadavres de manchots ou de restes d'autres oiseaux.
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Manchot à jugulaire nourrissant son poussin. Antarctique.
Voici comment les poussins manchots sont nourris : les parents leur donnent la becquée. Tous les manchots, comme beaucoup d'oiseaux, ont cette particularité de régurgiter une partie de leur nourriture afin de nourrir leur petit.
Des spécificités existent comme chez le Manchot empereur mâle, qui donne la première becquée à son poussin après avoir jeûné 4 mois. Il aura donc conservé «au frais», dans son estomac, du poisson grâce à une enzyme qui limite la décomposition.
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Touristes à la rencontre d'un léopard de mer. Baie du paradis, péninsule antarctique.
En Antarctique, la faune sauvage rencontrée est exclusivement marine. En effet, il n'existe pas de renards, rennes, lièvres ou bien ours en Antarctique. Les seuls animaux qui y vivent se nourrissent des ressources de la mer et ne sont présents que sur les côtes. On trouve pêle-mêle oiseaux marins, manchots, phoques, baleines, etc.
Par conséquent, un bon moyen d'aller à leur rencontre est le bateau pneumatique, qu'utilisent toutes les compagnies proposant des croisières touristiques. Ici, le groupe va à la rencontre d'un phoque léopard.
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Baleine à bosse. Antarctique.
Cette baleine à bosse retombe dans l'eau après avoir effectué un saut. On distingue très nettement son évent ainsi que sa gueule. Cette baleine est présente dans toutes les mers du monde, du Nord au sud. Elle se reproduit dans les eaux chaudes des régions tropicales et migre vers les régions polaires pour s'y nourrir.
Les protubérances qui recouvrent sa gueule sont appelées tubercules et sont des résidus de cheveux. C'est l'un des signes distinctifs des mammifères, entre autres : la présence de poils, de mamelles, de poumons, etc.
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Tête de baleine de Minke. Antarctique.
L'une des caractéristiques des baleines est la présence d'un évent possédant deux orifices, comme nos narines, pour respirer. Si vous voyez un mammifère marin possédant un seul orifice, il fait sans doute partie de la famille des dauphins.
Voici la mandibule supérieure typique d'une baleine de Minke. Très effilée, lisse, c'est la plus petite des baleines, l'une des plus abondantes aussi, et elle nage très vite, jusqu'à 16 nœuds (30 km/h).
Il y en aurait environ 500.000 dans le monde, dont presque la moitié dans les eaux antarctiques. Elle est toujours chassée dans certains endroits du globe pour la consommation humaine. On la retrouve dans les assiettes en Norvège, en Corée et au Japon notamment.
NE MANGEZ PAS DE BALEINES ! Et, en règle générale, pas d'animaux sauvages !
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Rencontre avec une baleine de Minke. Antarctique.
Si, après quelques années, les touristes auront oublié le nom de leur guide, du lieu qu'ils ont découvert ou le nom scientifique de l'espèce qu'ils ont pu observer, ils se souviendront toute leur vie de l'émotion qui a parcouru leur corps lors de la rencontre avec un animal sauvage dans son milieu naturel, loin de tout signe de civilisation.
Parfois, ce sont les animaux eux-mêmes qui manifestent de la curiosité en venant rendre visite au bateau, et là, voyez le résultat !
Si ces voyages sont onéreux, des gens de tout âge, nationalité et origine y participent. Bien sûr, on y retrouve des gens fortunés, des employés bien placés, mais aussi des gens modestes. Pour mémoire, ce retraité italien, ouvrier durant toute son existence, et qui nous a confié : «Avant de mourir, je veux voir l'Antarctique !»
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Végétation. Île Yalour, Antarctique.
Plus de deux ans et demi passés en Antarctique avant d'y découvrir pour la première fois des plantes. Et pour cause !
Elles sont très rares. On les trouve sur les cailloux découverts par la neige en été, et elles sont situées non loin du pôle Sud géographique, autour des côtes, où les températures frôlent, voire dépassent, le zéro degré estival.
On ne retrouve alors que deux plantes évoluées, le reste n'étant, comme ici, que mousses (en vert) et lichens (orange, noirs).
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Petit iceberg : un growler. Antarctique.
Les très petits icebergs, des blocs de quelques mètres de long, sont appelés «growlers». On apprécie bien la proportion qui est immergée comparée à celle qui est hors de l'eau. Environ 8 à 9 dixièmes sont situés sous l'eau et le reste en dehors. On comprend donc pourquoi les plus gros icebergs sont dangereux.
Ils fondent 22 fois plus sous l'eau qu'à l'extérieur. C'est pourquoi, afin de retrouver une position d'équilibre, ils peuvent se retourner à tout instant, même par temps calme.
Les icebergs sont bleus pour la même raison que le ciel ou l'océan sont bleus : à cause de l'eau qu'ils contiennent, eau qui donne sa couleur à la Terre depuis l'espace et lui vaut le nom de «Planète bleue». Si vous étiez sur Saturne, vous verriez la Terre de la taille d'une étoile dans le ciel, mais bleue. À cause de l'eau ou plutôt grâce à l'eau, en fait.
La teinte bleue des icebergs est plus ou moins claire en fonction de la densité de la glace et du nombre de bulles emprisonnées à l'intérieur. Plus il y a de bulles, plus la lumière est diffusée et plus la glace paraît blanche. Au contraire, moins il y a de bulles, plus la glace est d'un bleu intense.
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Bulles de baleine à bosse. Antarctique.
Lorsque vous voyez ceci, c'est qu'une baleine à bosse n'est pas loin, et qu'elle prépare son repas avec ses amies.
Voici une technique de pêche assez spectaculaire à voir. En général, deux ou trois baleines se regroupent pour pêcher de cette façon.
Elles plongent ensemble et se suivent à la queue leu-leu en remontant. Leur trajectoire a la forme d'une spirale. En même temps, elles soufflent par leur évent pour créer des bulles comme celles que nous voyons ici. Toutes ces bulles forment une barrière immatérielle qui encercle et emprisonne les poissons qui sont alors pris dans l'énorme gueule des baleines lorsqu'elles rejoignent la surface.
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Extension de la banquise en Arctique.
Ces deux cartes montrent l'étendue de la banquise, la mer qui gèle, en Arctique à deux saisons différentes. L'été à gauche, l'hiver à droite. En hiver, bien sûr, on remarque une extension de la zone gelée : nombre d'archipels, ainsi que les côtes de Russie et du Canada, sont rejoints par la glace de mer. En été, bien sûr, on observe un minimum de glace. On voit clairement qu'il est même possible de naviguer dans les eaux libres le long des côtes de Sibérie : le passage du Nord-Est est ouvert.
Il existe donc évidemment un cycle saisonnier durant lequel l'océan arctique est plus ou moins gelé. La particularité de la banquise arctique est qu'elle commence à se former au centre de l'Océan Arctique, et qu'elle s'étend vers les terres environnantes. En Antarctique, c'est le contraire, la banquise se forme le long des côtes du continent antarctique, et s'étend vers l'océan.
D'ici la fin du siècle, les climatologues prévoient qu'en été, la banquise aura totalement disparu. Bien entendu, elle continuera à se reformer en hiver.
Cela a des conséquences importantes sur la faune qui dépend du cycle de formation de la glace, comme les ours, mais aussi le krill qui se nourrit des algues qui poussent sous la banquise, qui, elle-même, se transforme en prairie sous-marine au printemps. Bien d'autres espèces dépendent de ce phénomène.
Et dire que des entreprises convoitent déjà les matières premières de cette région restée jusqu'alors inaccessible. Quel sera le futur paysage de l'Arctique ?
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Le Groenland c'est où? Et le Svalbard, c'est quoi?
Le Groenland est une île, recouverte à 95 % de glace, dont l'inlandsis (ou calotte polaire) qui
atteint 3 km d'altitude en son centre. C'est l'île la plus étendue après l'Antarctique. Son sol couvert de glace explique la faible densité de population (60.000 habitants environ), concentrée sur les côtes, notamment celle du Sud-Ouest dont le climat est moins rude grâce au Gulf Stream. C'est là qu'est établie Nuuk, la capitale.
Durant trois millénaires, l'île a été habitée par les peuples arctiques paléoesquimaux, puis au Xème siècle, découverte par les Vikings. Les Inuits, «esquimaux modernes» n'y arrivèrent qu'au XIIIème siècle. Les Danois y envoyèrent leurs missionnaires au XVIIIème siècle pour conquérir le territoire qui devint alors une colonie.
Aujourd'hui, le Groenland est sous administration danoise du point de vue de la politique étrangère, monétaire et de la défense nationale. Mais les Groenlandais ont réussi à se libérer des colons danois en luttant pour leur autonomie : le groenlandais est aujourd'hui la langue officielle, les habitants établissent leurs propres règles et lois en matière de pêche.
Les côtes groenlandaises sont riches en minerai et en pétrole. Comme elles deviennent de plus en plus accessibles à cause du changement climatique, cela ouvre de nouvelles perspectives économiques pour la région, perspectives qui pourraient se révéler dramatiques.
Le Groenland, qui veut dire littéralement «terre verte», ainsi nommé par Erik Le Rouge pour attirer les Européens, possède le taux de suicide le plus élevé au monde.
Svalbard, littéralement «côte froide», est un archipel d'îles dont la plus grande, le Spitzberg («montagne pointue») est le siège de la capitale, Longyearbyen. Le Spitzberg accueille presque tous les habitants de l'archipel, soit moins de 2.500. L'autre île habitée est l'île la plus méridionale, l'Ile aux Ours, comptant moins d'une dizaine de personnes pour assurer le fonctionnement d'une station météorologique.
Il y a donc plus d'ours que d'habitants au Svalbard !
L'archipel est recouvert à 60 % par des glaciers, pas très épais, de quelques mètres à 400 m d'épaisseur. Sur Nordaustlandet, deuxième île en étendue, on trouve la troisième calotte polaire la plus importante au monde.
Aucun peuple autochtone n'y vivait, en tout cas aucune trace n'en témoigne. Découvert officiellement au XVIème siècle, l'archipel a été longtemps le lieu de la pêche à la baleine et aux mammifères marins, jusqu'à l'interdiction dans les années 50. Presque toutes les espèces aujourd'hui sont protégées à l'année. Au XXème siècle, l'exploitation du charbon s'est développée.
La langue officielle est le norvégien. Le Svalbard est aujourd'hui dirigé par un gouverneur local, nommé par la Norvège, mais le territoire n'est pas considéré comme faisant partie de ce pays. Le «Traité du Svalbard» accorde cependant à tous les pays signataires (une quarantaine aujourd'hui) le droit d'en exploiter les ressources naturelles.
Aujourd'hui, les principales ressources de ce territoire sont la pêche, le tourisme et le charbon.