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Lettre 6

Samedi 15 novembre 2008
Jour : 2
Station Concordia, Dôme C, 75°S 123°E

Arrivée à Concordia
Enfin arrivé !...

Ouf !... Voici la seule pensée que j'ai eue à l'esprit hier en descendant de l'avion... Je suis arrivé, enfin, sain et sauf. Le voyage a été pour moi extrêmement fatiguant.
Le Soleil s'est couché puis levé durant notre voyage en avion jusqu'à Hong-Kong où j'ai avancé ma montre de 7 heures. Bien entendu, je suis bien trop nerveux en avion pour fermer l'oeil. Après une attente de quelques heures, nous avons effectué un voyage tout aussi long (plus de 10 heures) pour arriver en Nouvelle Zélande au petit matin heure locale, où une fois de plus, je n'ai pas dormi puisque la nuit s'est déroulée pendant le vol. Je rejoins ensuite par un troisième vol la ville du sud est de la Nouvelle Zélande : Christchurch. Me voilà exactement aux antipodes : 20000 km de la maison, 12 heures de décalage horaire.

Enfin, le soir même je crois pouvoir profiter d'une vraie nuit après 48 heures sans avoir fermé les yeux. Mais non. Les campagnards d'été et moi-même nous levons le lendemain matin à 4h00 pour rejoindre la base aérienne qui nous permettra d'atteindre le continent. Ce vol a été effectué non pas comme je le croyais à bord d'un C130 mais d'un C17. Un autre avion cargo militaire américain bien plus gros. Je rassasie ma faim à l'aide des rations préparées pendant le vol. Cet avion qui servait pour le transport de troupes et de matériel est gigantesque. Les câbles et la tuyauterie courent le long de la carlingue à l'intérieur de l'avion. Je suis assis dos contre celle-ci, sans hublot, en face de 3 tonnes de fret. Piloté par deux américains, la vue depuis le cockpit était tout simplement splendide. Avant notre arrivée, nous avons survolé à basse altitude les monts transantarctiques avant d'atterrir sur l'ice-shelf de Ross, à 3 km seulement des base Néo-Zélandaise Scott Base et américaine Mc Murdo. La logistique sur place est hallucinante. Quatre C130 décollaient et atterrissaient tour à tour. Encerclé par les montagnes et le mont Erebus (volcan), l'ice-shelf damé sur plusieurs kilomètres carrés sert de plateforme logistique pour la moitié du continent. Des engins de toutes sortes circulent constamment, plusieurs avions sont sans cesse en mouvement, dans un vacarme étourdissant...

Je patiente trois heures avec mes compagnons de voyage (néozélandais, américains, italiens, français, hivernants, chercheurs, techniciens) se rendant sur plusieurs bases alentours (Amundsen Scott, Mario Zucchelli, Dumont d'Urville, Dôme C, etc...) pour finalement prendre le dernier avion qui m'attend : un DC3 piloté par un canadien de 22 ans. A peine diplômé, il m'explique en anglais pourquoi il n'est pas possible de voler en hiver : les moteurs n'ont jamais été testé en dessous de -54°C. De plus l'obscurité totale rendrait l'atterrissage plutôt difficile !... Après avoir quitté la chaîne de montagnes transantarctiques, le coucou canadien, gonflé au taquet avec 17 passagers, survole un paysage totalement plat, monotone blanc, pendant plus de 4 heures. Je remets bien sûr mes bouchons d'oreilles fournis durant le vol précédent. Le bruit des moteurs est à rendre sourd.

Tout ceci pour arriver finalement sur le site du Dôme C.

Les tours de Concordia sont en fait très petites. Les images que j'avais vues avant de partir en photo ou dans les documentaires vidéo leur confèrent une taille exagérément imposante. L'ambiance est bien évidemment très franco-italienne. A peine posé le pied à terre, je ne rêvais que d'une chose : dormir. Mais, il a fallu retarder ma montre de 5 heures... c'était donc l'heure du dîner ! Ensuite, nous avons effectué une visite de la base et la présentation des principaux dispositifs de sécurité ! Au fur et à mesure que les heures passaient m'est apparu un terrible mal de crâne dû à l'altitude. Je me suis donc très vite endormi. En me levant ce matin, une terrible sécheresse dans la bouche a substitué mon mal de tête. L'air ici est le plus sec au monde et je le sens dans chaque inspiration à travers mes narines (irritées) ou dans la gorge. Ce n'est qu'une question de temps et d'habitude.

Je prends petit à petit à prendre la relève de mon prédécesseur en commençant par la radio et les télécom...

à plus tard.
Jonathan.

PS : Il fait aujourd'hui -30°C et bien sûr, nous sommes en été.

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