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En 1946, trois jeunes alpinistes, Jacques-André Martin, Robert Pommier et Yves Vallette, traversent à ski une partie du Spitsberg au Groenland. Au retour de leur expédition, il lisent en Norvège, un article contestant les droits de la France sur la Terre Adélie découverte par Jules Dumont d’Urville en 1840. Manquant de moyens, ils firent appel à Paul-Emile Victor, dont la notoriété était déjà grande en raison de son passé polaire au Groenland. C’est grâce à son intervention, qui conduisit à la création des Expéditions Polaires Françaises-Missions Paul-Emile Victor, que pu être monté cette expédition. Fin 1946, une réunion est organisée au cours de laquelle chacun expose ses projets : Paul-Emile Victor ira dans l’Arctique, les « trois du Spitsberg » en Terre Adélie.

Le 28 février 1947, sur proposition du ministre de l’économie André Philip, le conseil des Ministres confie à Paul-Emile Victor la direction de deux expéditions polaires (Arctique et Antarctique). Celui-ci délèguera ses pouvoirs à André-Frank Liotard pour la mission en Terre Adélie.

Le 27 juillet 1947, l’assemblée nationale, vote les crédits nécessaires, sous la forme d’une subvention aux Expéditions Polaires Françaises. Mais un problème de taille se pose, puisque depuis la disparition du Pourquoi pas ?, la France n’a plus de navire polaire. Un ancien navire de guerre est rebaptisé Commandant Charcot par décision du Ministère des Travaux Publics le 20 avril 1948. Celui-ci quitte Brest le 26 novembre 1948 sous le commandement du capitaine Max Douguet qui était second à bord du Pourquoi pas ? et arrive à Hobart le 25 janvier 1949.

Le 22 février 1949, le navire est pris dans un pack épais, le commandant du navire et Liotard, décide alors de renoncer, le Commandant Charcot est de nouveau à Hobart le 20 mars 1949, puis à Brest le 11 juin.

Le 20 septembre 1949, le navire quitte Brest pour la seconde fois. Au cours du trajet vers Hobart, J.-A. Martin décède d’une rupture d’anévrisme. Ses camarades décident qu’ils donneront son nom à la base qu’ils espèrent installer. Le 1er décembre, 28 chiens sont embarqués à Melbourne et le 21 décembre, le navire se dirige vers le sud.

Un mois plus tard, le 20 janvier 1950 et 110 ans après Jules Dumont d’Urville, des hommes mettent de nouveau le pied en Terre Adélie.

Le 8 février 1950 à 8h, le Commandant Charcot quitte Port-Martin, laissant derrière lui 11 hommes, 28 chiens et 250 tonnes de matériel. La base de Port-Martin est alors montée et ce premier hivernage sous la direction d’André-Franck Liotard est un succès avec de nombreuses études scientifiques réalisées, ainsi que la découverte le 16 octobre de la colonie de Manchots empereurs de Pointe Géologie. Le navire de relève arrive le 10 janvier 1951, les anciens repartent en Métropole, alors que ce prépare à Port-Martin le second hivernage avec 17 hommes sous la direction de Michel Barré.

La Marine ne souhaitant plus continuer sa collaboration avec les Expéditions polaires françaises le Commandant Charcot est désarmé et vendu. Paul-Emile Victor trouve un autre navire le Tottan. Celui-ci arrive à Port-Martin à la mi-janvier 1952 pour la seconde relève, mais pendant l’escale, dans la nuit du 23 au 24, un incendie attisé par un vent violent détruit entièrement la base. Les hivernants du troisième hivernage n’ont d’autre choix que de rentrer, l’équipe de Mario Marret décident de rester quand même et d’installer, comme cela était prévu initialement, sa base sur l’Île des Pétrels dans l’archipel de Pointe Géologie à 60kms de Port-Martin. Une cabane prévue pour quatre personnes va héberger une année durant sept hommes sous la direction de Mario Marret qui avait déjà hiverné à Port-Martin. C’est au cours de cette année que les premières études sur le Manchot empereur vont être menées.

Le 14 janvier 1953, les sept hivernants rentrent en France sur le Tottan, la base Marret est alors fermée faute de crédits pour continuer les expéditions.

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